Correspondance de Voltaire/1752/Lettre 2431
Mon cher arpenteur du zodiaque, j’ai vu votre aimable Hollandais ; mais je ne l’ai pas encore vu à mon aise : j’étais malade. Le roi de Prusse a fait de Potsdam le séjour de la gloire, et non pas celui de la santé. Maupertuis va mieux[1], et j’empire.
Vous m’auriez fait plaisir de m’envoyer vos deux pages de critiques du second tome du Siècle. On le réimprime actuellement avec un bon tiers de changements et d’augmentations ; et peut-être vos secours viendront-ils encore assez à temps. Comment un déménagement d’une rue à une autre vous fait-il négliger vos amis, vous qui étiez occupé de les servir quand vous faisiez des trois mille lieues ? Le plus actif des hommes serait-il devenu le plus paresseux ?
Je vous embrasse de tout mon cœur.
- ↑ Il avait été assez malade pour que Frédéric fît écrire par d’Argens, le 2 septembre 1752, à d’Alembert, afin de proposer à ce savant la présidence de l’Académie de Berlin.