Correspondance de Voltaire/1753/Lettre 2510

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Correspondance de Voltaire/1753
Correspondance : année 1753, Texte établi par Condorcet, GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 37 (p. 560-561).

2510. — À M. LE MARQUIS DE THIBOUVILLE.
Ce 28.

J’ai reçu la lettre du 12 janvier de mon cher marquis. J’avais prévenu, il y a longtemps, ce qu’il a la bonté de me mander, ayant renvoyé au roi de Prusse, par deux fois, mon cordon, ma clef de chambellan, et lui ayant remis tout ce qu’il me doit de mes pensions. Il m’a toujours tout renvoyé ; il m’a invité à aller avec lui, le 30 du mois, à Potsdam. Je ne sais si ma santé me permettra de le suivre. Il pourrait dire avec moi :


Nec possiim tecum vivere, nec sine te ;

(Martial, liv. XII, épigr. xlvii.)


et je ne dois dire que la première partie de ce vers. J’embrasse mon cher marquis ; je le remercie, et je suis un peu piqué de ce qu’il n’a pas deviné la seule conduite que je pusse tenir. Tout ce qu’il me conseille était fait il y a près d’un mois ; mais pouvoir revenir est une autre affaire.