Correspondance de Voltaire/1753/Lettre 2607

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Correspondance de Voltaire/1753
Correspondance : année 1753GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 38 (p. 83).

2607. — À M. LE CHEVALIER DE LA TOUCHES[1].
À Francfort-sur-Mein, 26 juin, à 3 heures du soir.

Depuis nos dernières requêtes envoyées à Sa Majesté, dont nous ignorons la destinée, le conseil de ville a envoyé aujourd’hui son secrétaire dans notre prison pour nous interroger, et pour savoir si Sa Majesté a donné des ordres de nous arrêter. Nous avons répondu que nous n’avions vu aucun ordre, et qu’il nous paraissait impossible que les sieurs Freytag et Schmidt, qui nous poursuivent et qui nous rançonnent, eussent reçu, depuis le 17 juin, ordre de nous mettre en prison le 20.

Le conseil croit, à ce que le secrétaire nous a dit, que Sa Majesté permettra que Mme Denis soit libre. Elle est à son sixième accès de fièvre, et ne pourra guère jouir de cette liberté ; mais elle en aura à Sa Majesté une obligation éternelle. Je suis encore plus mal qu’elle. Nous implorons tous deux la bonté et la miséricorde du roi, et nous prions M. le chevalier de La Touche de lui faire parvenir ce mémoire.


Voltaire. Denis.

  1. Éditeur, Th. Foisset.