Correspondance de Voltaire/1754/Lettre 2767

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Correspondance de Voltaire/1754
Correspondance : année 1754GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 38 (p. 239-240).

2767. — À M. LE MARQUIS DE XIMENÈS[1].
À Plombières, 14 juillet.

Je voudrais être à Paris, monsieur, pour vous donner ma voix[2] : je serais au moins consolé par l’honneur de vous avoir pour confrère. Le plaisir que j’ai eu de lire votre tragédie[3] a suspendu les maux qui m’accablent. Si les gens du monde savaient combien un tel ouvrage est difficile, ils vous respecteraient beaucoup. Pour moi, j’avoue que je suis étonné. Je ne doute pas que l’Académie ne vous reçoive avec acclamation : vous lui ferez autant d’honneur que vous en avez fait aux belles-lettres.

Mme Denis, qui se porte mieux que moi, vous dira avec plus d’éloquence l’effet que font sur nous votre ouvrage et votre amitié. Nous vous sommes bien véritablement attachés tous deux ; nous nous intéressons à vos travaux, à vos succès, à votre gloire, à vos plaisirs. Nous présentons nos respects à madame votre mère.

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.
  2. Il voulait être de l’académie.
  3. Amalazonte, jouée le 30 mai.