Correspondance de Voltaire/1755/Lettre 2846
Monsieur, votre prévôté me donne de la besogne. On m’a dicté jusqu’ici beaucoup de lettres à ce sujet ; et vous voulez bien permettre que je vous dise qu’on ne m’en a jamais dicté qui m’aient fait autant de plaisir. On s’intéresse véritablement à vous, et on voudrait réussir dans cette affaire. Je crois (et cela soit dit entre nous) qu’on prépare une épître charmante, en vers, à M. d’Argenson. Ça sera un terrible coup, et je ne vois pas trop comment on y résistera, à moins que des intrigues bien fortes ne s’y mêlent. Notre philosophe a pris la chose à cœur, et je ne l’ai jamais vu agir avec autant de chaleur qu’il le fait pour votre prévôté, Voilà tout ce que j’avais à vous dire.
Me conservez-vous toujours votre amitié ? Mme Dupont veut-elle agréer ici mon respect ? Si le tendre attachement que j’ai pour vous peut m’attirer vos bontés, je suis l’homme le plus heureux de la terre. Je vous aime, et je vous aimerai toute ma vie.
- ↑ Lettres inédites de Voltaire, etc., 1821.