Correspondance de Voltaire/1756/Lettre 3095
Mon ancien ami, je me garderai bien de me servir de la voie que vous me proposez. Je vous prie d’aller chez M. d’Argental avec ce petit billet ; il vous communiquera le sermon[2], et vous verrez ensemble s’il est possible que cela soit communiqué. Il y a des mystères qui ne sont faits que pour les initiés : vous êtes du nombre ; mais ce nombre est bien petit.
Je lirai pour vous le Mercure, que je ne lis jamais ; je ne connais dans ma retraite que les vieux livres et les vieilles amitiés. Je vous crois plus heureux que ne l’était votre fantasque de Nocé, qui était si embarrassé de lui-même. Je vous envoie ma nouvelle lettre à l’Académie française ; c’est la seule réponse que je puisse faire aux voleurs qui me mutilent.
Je vous embrasse de tout mon cœur.