Correspondance de Voltaire/1756/Lettre 3108

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Correspondance de Voltaire/1756
Correspondance : année 1756GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 38 (p. 542).

3108. — À. M. DE GAUFFECOLRT,
à genève.
À Monrion, près de Lausanne, 1er février 1756.

Dans le temps, mon cher monsieur, que vous m’envoyiez un reçu fort inutile, je vous en préparais un qui n’est pas plus nécessaire. Ces bagatelles se trouvent dans la grande Bible de M. Grand, à Lausanne, et de M. Cathala, à Genève ; cependant prenez toujours ce chiffon de commentaire.

Il se pourrait bien faire que le traité du roi de Prusse le conduisît au comble de la gloire, et le rendît médiateur nécessaire entre l’Angleterre et la France. Je serais bien fâché qu’on perdît du monde à Cassel pour la religion : cette mode devrait être passée. M. Liébaut m’a écrit ; il a chargé sa mémoire d’un ouvrage fort incorrect, et fort différent de celui que vous avez eu. Il court à Paris une petite pièce d’environ trente vers sur le désastre de Lisbonne[1] ; on la dit un peu vive ; on me l’attribue ; je suis accoutumé à être calomnié.

Bonsoir, mon cher philosophe ; je vous remercie d’avoir présenté mes respects à Mme d’Épinay, puisqu’elle est philosophe aussi. V.

  1. Une pièce en trente-six vers, que Grimm transcrit dans sa Correspondance, en janvier 1756, était attribuée à Voltaire, mais parait être de Ximenès. Le poëme de Voltaire sur le même sujet est un peu plus étendu : il a deux cent trente-quatre vers ; voyez tome IX.