Correspondance de Voltaire/1756/Lettre 3121

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Correspondance de Voltaire/1756
Correspondance : année 1756GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 38 (p. 552).

3121. — À M. DE GAUFFECOURT,
à genève.
À Monrion, 19 février 1756.

Mon cher philosophe, je vous enverrai par la première poste mon sermon[1] quoique je désespère de vous convertir. Mais enfin j’aurai fait mon devoir ; il faut tâcher de gagner à Dieu une belle âme comme la vôtre. Sans le concile d’Embrun, je prendrais tout à l’heure l’appartement de M. de Cornabé ; mais j’aimerais mieux que vous restassiez à Genève. Le docteur Apollon-Esculape Tronchin a couché chez moi, et nous n’avons pas été la dupe de son voyage. L’aventure de Versailles[2] me paraît une cassade. On veut en imposer au public, et on a raison : Qui vult decipi, decipiatur. Souvenez-vous toujours des deux ermites qui vous seront éternellement attachés, et donnez-nous de vos nouvelles quand vous serez à Paris. V.

  1. Sur le Désastre de Lisbonne.
  2. Je ne sais s’il s’agit de quelque propos sur l’inoculation du duc de Chartres, que Tronchin vint pratiquer en avril 1756. Lorsque le duc d’Orléans parla de ce projet au roi, Louis XV lui répondit qu’il était le maître de ses enfants. (B.)