Correspondance de Voltaire/1756/Lettre 3137
Je reçois dans le moment, mon cher monsieur, votre lettre toute pleine d’étranges nouvelles qui demandent un peu de confirmation.
Le docteur Tronchin vient coucher chez moi à Monrion sur sa route, mais l’objet de son voyage est encore très-incertain pour le public.
Voici une autre nouvelle non moins singulière : c’est que je suis invité à aller entendre, le 27 de ce mois, à Berlin, l’opéra de Mérope que le roi de Prusse a composé sur ma tragédie. S’il n’y avait que de ces événements-là dans le monde, tout serait bien. J’ai plus d’envie de venir vous voir à Berne que d’aller entendre à Berlin de la musique italienne ; mandez-moi, je vous prie, quel jour M. le banneret de Freudenreich partira. Car je ne veux aller à Berne que quand il y sera. Dites-moi aussi, je vous en prie, si vous avez reçu mon paquet ; continuez-moi vos bontés. V.
- ↑ Magasin universel, 1838-1839, tome VI.