Correspondance de Voltaire/1756/Lettre 3251

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Correspondance de Voltaire/1756
Correspondance : année 1756GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 39 (p. 122-123).

3251. — À M.  TRONCHIN, DE LYON[1].
Délices, 30 octobre.

Ce qu’on dit du désastre du roi de Pologne commence à me faire croire que le Salomon du Nord finira par avoir raison. On prétend qu’il a dit : « J’ai un projet ; s’il réussit, je suis le maître de l’Europe ; sinon, je m’en … » Et moi aussi, et j’aime mieux ma solitude que toutes les cours. Laissons les héros s’égorger et vivons tranquilles. J’ai chez moi M.  le duc de Villars, que j’ai engagé à venir consulter le docteur pour une sciatique, et il se trouve que je suis affublé moi-même d’une sciatique plus violente que la sienne.

P. S. Je ne sais point de détails des fourches caudines du roi de Pologne : s’il a fait un traité, je tiens tout fini : s’il ne l’a pas fait, je crois la guerre générale.

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.