Correspondance de Voltaire/1757/Lettre 3311
Je crois qu’on ne jouera l’Enfant prodigue que samedi, 12 du mois. Vous pourriez, mon cher monsieur, en qualité de ministre du saint Évangile, assister à une pièce tirée de l’Évangile même, et entendre la parole de Dieu dans la bouche de Mme la marquise de Gentil[1], de Mme d’Aubonne, et de Mme d’Hermenches, qui valent mieux que les trois Madeleines, et qui sont plus respectables. Vous devriez, vous et M. Claparède[2], quitter votre habit de prêtre, et venir à Monrion en habit d’homme. Nous vous garderons le secret ; on ne scandalise point à Lausanne : on y respire les plaisirs honnêtes et les douceurs de la société.
Bonsoir ; vous avez en moi un ami pour la vie. Je suis bien en peine de mon petit Patu[3]. Je l’aime de tout mon cœur.