Correspondance de Voltaire/1757/Lettre 3311

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Correspondance de Voltaire/1757
Correspondance : année 1757GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 39 (p. 171-172).

3311. — À M.  VERNES,
à genève.
Ce dimanche, à Monrion, février.

Je crois qu’on ne jouera l’Enfant prodigue que samedi, 12 du mois. Vous pourriez, mon cher monsieur, en qualité de ministre du saint Évangile, assister à une pièce tirée de l’Évangile même, et entendre la parole de Dieu dans la bouche de Mme  la marquise de Gentil[1], de Mme  d’Aubonne, et de Mme  d’Hermenches, qui valent mieux que les trois Madeleines, et qui sont plus respectables. Vous devriez, vous et M.  Claparède[2], quitter votre habit de prêtre, et venir à Monrion en habit d’homme. Nous vous garderons le secret ; on ne scandalise point à Lausanne : on y respire les plaisirs honnêtes et les douceurs de la société.

Bonsoir ; vous avez en moi un ami pour la vie. Je suis bien en peine de mon petit Patu[3]. Je l’aime de tout mon cœur.

  1. Sœur de Constant d’Hermenches, et, par conséquent, tante de Benjamin Constant. (Cl.)
  2. David Claparéde ; voyez tome XXV, page 357.
  3. Mort six mois plus tard.