Correspondance de Voltaire/1757/Lettre 3418

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Correspondance de Voltaire/1757
Correspondance : année 1757GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 39 (p. 264-265).

3418. — À M. DE CHAMPBONIN[1],
premier commis dans les bureaux des fortifications.
Aux Délices, route de Genève, 15 septembre.

J’avais, monsieur, recommandé expressément qu’on vous envoyât les exemplaires reliés. J’apprends avec chagrin que les libraires sont tout aussi malhonnêtes qu’autrefois ; rien ne change ; je vous en demande pardon. On vous a présenté là un énorme fatras ; je vous crois heureusement trop occupé pour avoir le temps d’y jeter la vue. Je vous fais mon compliment sur tous les nouveaux ouvrages faits à Mardick. La gloire de la France est rétablie de toutes façons. Je m’y intéresse du fond de ma retraite, dans laquelle j’ai renoncé à tout, excepté à aimer ma patrie et mes amis. Je vous réponds un peu tard, parce que je ne suis revenu que depuis peu de jours à mon petit ermitage. Je plante d’un côté, je bâtis d’un autre. Il faut occuper doucement sa vieillesse.

Ne m’oubliez pas, je vous prie, auprès de madame votre mère, quand vous lui écrirez, et comptez toujours sur le souvenir et sur l’amitié du Suisse V.

  1. Fils de Mme de Champbonin à qui sont adressées les lettres 415 et autres. Il avait, en 1738, servi quelquefois de secrétaire à Voltaire, pendant son séjour à Cirey.