Correspondance de Voltaire/1757/Lettre 3460

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Correspondance de Voltaire/1757
Correspondance : année 1757GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 39 (p. 305-306).

3460. — À M.  TRONCHIN, DE LYON[1].
Délices, 23 novembre.

Vous aurez reçu les relations de vos Genevois, par lesquelles il est bien constaté qu’on avait conduit l’armée dans un coupe-gorge, entre deux plateaux garnis d’artillerie. Il y a, dit-on, dans l’histoire un exemple de cette faute. Les choses ont bien changé ; vous ne devez plus vous attendre à cette belle lettre dont il était question. Je vous assure qu’on est bien fier. Nous verrons si M.  le maréchal de Richelieu rabaissera ou augmentera cette fierté.

P. S. Le roi de Prusse avoue qu’il a eu cent hommes de tués et deux cent soixante de blessés dans notre bataille des éperons. Voyez la malice d’avoir placé de l’artillerie sur des plateaux sans que nos généraux s’en soient doutés !

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.