Correspondance de Voltaire/1757/Lettre 3483

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Correspondance de Voltaire/1757
Correspondance : année 1757GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 39 (p. 325-326).

3483. — À M. TRONCHIN, DE LYON[1].
Délices, 11 décembre.

La ratification de la capitulation de Stade n’arriva de la cour à M. le maréchal de Richelieu que le 12 novembre. Les Hanovriens se sont crus en droit de ne la pas tenir, surtout après la belle aventure de l’armée de Soubise. M. de Linar ne signifia à M. le maréchal de Richelieu que le 28 la rupture totale. Les Hanovriens, les Hessois avec les Brunswickois qui se laissent entraîner, étaient le 28 à Harbourg, au nombre de trente-huit mille hommes, et M. de Richelieu n’en avait encore que trente mille. On parle d’un corps de dix mille Prussiens qui vient renforcer encore l’armée ennemie. La saison est dure pour les Français, le danger est grand, l’absence de Chevert triste, l’exemple de l’armée de Soubise funeste.


Iliacos intra muros peccatur et extra.


Madame la margrave me mande, du 29, qu’elle ne croit pas qu’il reste un seul Français en Allemagne dans six mois : elle peut se tromper, et son frère aussi. De tous côtés la crise est violente. Bonsoir, mon cher ami.

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.