Correspondance de Voltaire/1757/Lettre 3495
Apparence
Correspondance de Voltaire/1757
3495. — À M. TRONCHIN, DE LYON[1].
Lausanne, 24 décembre.
Je viens d’expédier[2] sûrement la lettre de Son Éminence.
Je reçois dans ce moment des nouvelles du roi de Prusse et de madame la margrave du 12 décembre, par un officier principal de la maison de Mme de Baireuth, en qui elle a une grande confiance. La victoire du roi de Prusse n’est pas si décisive qu’on le disait. Il n’a point Breslau[3]. Les Autrichiens sont rassemblés sous Schweidnitz. Il y aura encore du sang répandu, et celui qui préviendrait tant de calamités par une bonne paix serait le bienfaiteur du genre humain. Le roi de Prusse écrit à sa sœur « qu’il est bien las de tant de carnage et de barbare gloire ».