Correspondance de Voltaire/1758/Lettre 3547

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Correspondance de Voltaire/1758
Correspondance : année 1758GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 39 (p. 390).

3547. — À M. TRONCHIN, DE LYON[1].
Lausanne, 5 février.

Vous sentez combien je dois m’intéresser à une chose[2] qui doit se faire tôt ou tard, qu’on fera peut-être un jour avec un très-grand désavantage, et qu’on pourrait faire aujourd’hui avec une utilité bien reconnue. Je souhaite que des intérêts particuliers ne s’opposent pas à un si grand bien ; en tout cas, vivons tout doucement, et laissons les hommes être aussi fous, aussi méchants et aussi malheureux qu’ils veulent l’être. Je juge par les lettres que je reçois de Pétersbourg que les Russes vont recommencer la guerre ; mais aussi toute l’Angleterre se déclare pour le roi de Prusse. Le parlement a déjà voté un subside d’une commune voix. Il faudrait un dieu pour faire la paix dans ces circonstances.

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.
  2. La paix.