Correspondance de Voltaire/1758/Lettre 3614

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Correspondance de Voltaire/1758
Correspondance : année 1758GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 39 (p. 451).

3614. — À M.  BERTRAND.
Aux Délices, 7 juin.

Je vous remercie, mon cher philosophe, de l’ouvrage[1] sur l’ancienne langue de notre pays roman. Je voudrais seulement qu’il fût plus long.

Les libraires de Paris me paraissent aussi intéressés que tous les libraires de ce monde, et je ne sais s’ils entendent bien leurs intérêts. Il faut que les marchands, associés pour débiter nos pensées, tiennent un grand conseil dans lequel on décidera, à la pluralité des voix, s’il est convenable à leur république d’envoyer un exemplaire de leur Encyclopédie à un homme qui veut bien avoir la bonté de travailler pour eux. Briasson, le libraire, me mande qu’il attend le résultat de ce grand conseil. On a mis bien des sottises dans l’Encyclopédie, les libraires en font de leur côté ; ainsi va le monde, ainsi vont nos affaires de terre et de mer. Mille tendres respects à M.  et Mme  « Freudenreich. Bonsoir, mon cher philosophe.


Le malade suisse V.

  1. Recherches sur les langues anciennes et modernes de la Suisse, etc., par Élie Bertrand ; 1758, in-8°.