Correspondance de Voltaire/1758/Lettre 3677

La bibliothèque libre.
Correspondance de Voltaire/1758
Correspondance : année 1758GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 39 (p. 517).

3677. — À M.  BERTRAND.
Aux Délices, 16 octobre.

Mon cher ami, votre paquet doit être à Lausanne, avec celui de M.  Polier de Bottens ; je lui écris pour qu’il vous le fasse tenir. Vos occupations sont tranquilles et agréables, tandis que le mal moral et le mal physique inondent la terre. On croyait le 7, à Strasbourg, qu’il y avait eu une bataille ; et on craignait beaucoup, parce que le courrier ordinaire avait manqué. Travaillez, mon cher ami, sur les productions merveilleuses de la terre ; les philosophes examinent avec peine ce que les rois détruisent si aisément. Sondez la nature des métaux qu’ils ravissent ou qu’ils emploient à la destruction ; leur cœur et ceux de leurs importants esclaves sont plus durs que tous les minéraux dont vous parlerez. Mes tendres respects à M.  et Mme  de Freudenreich, qui ont, ainsi que vous, un cœur si différent de celui des princes. V.