Correspondance de Voltaire/1758/Lettre 3725

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Correspondance de Voltaire/1758
Correspondance : année 1758GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 39 (p. 556).

3725. — À M.  LE CONSEILLER TRONCHIN[1].
Aux Délices, 22 décembre.

Excès de précaution, mon cher monsieur, est quelquefois nécessaire. Ce chien ne mord pas, disait le cardinal Mazarin, mais il peut mordre[2]. Ma petite précaution est bonne, et, quoiqu’on m’ait un peu chicané, j’ai signé le traité.

Je suis content de mes acquisitions. Les bords de votre lac m’enchantent plus que jamais ; vos amis et la bonne compagnie de Genève ne me permettent pas la solitude ; mes terres ne me permettent pas l’oisiveté ; je goûte le plus parfait bonheur dont on puisse jouir à mon âge, et je plains plus d’un roi et plus d’un ministre.

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.
  2. Est-ce de Brosses qu’il veut désigner ici ?