Correspondance de Voltaire/1758/Lettre 3734

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Correspondance de Voltaire/1758
Correspondance : année 1758GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 39 (p. 566).

3734 — À M. BERTRAND.
Aux Délices, 27 décembre.

Ma foi, mon cher ami, je vous avoue que je n’ai pas lu un seul de ces journaux italiens[1]. J’ai peu de moments à moi ; il y a autant de journaux que de gazettes. Les livres que je lis, en petit nombre, sont du temps passé ; et, pour le temps présent, je le mets à cultiver mes terres. D’ailleurs, il faut envoyer à Genève faire relier les feuilles ; les ouvriers font attendre, et le journal devient un almanach de l’année passée. Je crois que je dois un louis d’or. M. Panchaud veut-il bien le donner pour moi, sur cette lettre ? je lui en tiendrai compte. Pardon, mille pardons ; mais je suis un peu surchargé de maçons, charpentiers, jardiniers, laboureurs. Ex nitido fit rusticus[2] ; mais entièrement à vous du fond de mon cœur.

  1. Dont il parle dans sa lettre 3675.
  2. Horace, lib. I, ep. vii, v. 83.