Correspondance de Voltaire/1759/Lettre 3891

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Correspondance de Voltaire/1759
Correspondance : année 1759GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 40 (p. 144).
3891. — DE CHARLES-THÉODORE,
électeur palatin.
Schwetzingen, 20 juillet.

Je suis bien mortifié, monsieur, de n’avoir pu jouir de la satisfaction de vous voir ici cet été ; j’espère que ce plaisir n’est qu’un peu reculé. Je vous suis très-obligé de votre nouvelle tragédie[1] ; je l’ai lue avec bien du plaisir, d’autant plus que vous y avez ôté la monotonie de ces vers qui tombent deux à deux pendant cinq actes entiers. Vous y peignez au mieux cet esprit de chevalerie qui, par bonheur, ne subsiste plus. Chaque siècle a ses ridicules, et peut-être le nôtre surpasse ceux des précédents.

J’ai lu, dans le Journal encyclopédique, un Précis de l’Écclésiaste en vers qui vous est attribué. Par les beautés que j’y ai trouvées, je le croirais aisément. Faites-moi le plaisir de me le mander, et soyez toujours persuadé de mon estime particulière pour le petit Suisse.


Charles-Theodore, électeur.

  1. Tancrède en manuscrit. (Cl.)