Correspondance de Voltaire/1759/Lettre 3909

La bibliothèque libre.
Correspondance de Voltaire/1759
Correspondance : année 1759GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 40 (p. 155).

3909. — À M. LE COMTE D’ALBARET,
à turin.
Aux Délices. 16 août.

L’oncle et la nièce, monsieur, devraient avoir répondu plus tôt à la lettre dont vous les avez honorés ; mais l’oncle était malade, et la nièce apprenait son rôle. Vous êtes parti dans le temps où nous avions le plus besoin de vous. Nous avons un petit théâtre à Tournay, et, hors moi, tous les acteurs se portent bien. Tous vous regrettent, tous disent que sans vous on n’aura qu’une troupe médiocre ; mais on vous regrette encore davantage dans la société : vous en faisiez l’agrément. La bonne compagnie de Turin, qui vous possède, ne vous permettra pas de la quitter pour venir nous voir. Nous le sentons avec douleur ; mais, si jamais vous revenez sur les bords de notre lac, n’oubliez pas ceux qui sont pénétrés pour vous de tous les sentiments que vous méritez. Comptez-nous parmi ceux qui vous sont le plus dévoués, et soyez persuadé surtout de l’attachement tendre et respectueux du solitaire et du malade


Voltaire.