Correspondance de Voltaire/1759/Lettre 3931

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Correspondance de Voltaire/1759
Correspondance : année 1759GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 40 (p. 178).

3931. — À M. LE MARQUIS ALBERGATI CAPACELLI[1].
Au château de Tournay, près Gex, route de Genève, 24 septembre.

Ella mi comanda di mandarle presto presto una tragedia nuova ; sara obbedita. Mi diletto sommamente nel essere abbelito dalla vostra dotta penna, e dai vostri pregiatissimi virluosi. Ma io voglio fare un buon baratto, e guadagnare un poco in questo negozio. Voglio tenere dalla sua benignità la traduzione che s’a degnata fare della mia Semiramide, e vi promette di mandarvi quanto prima la nuova tragedia. M’avete dato animo.

Compongo un dramma, edifico un teatro, e raduno una compagnia di bravi attori. Cosi io conforto la mia vecchiaja. S’ io fossi giovane, vorrei venir a Bologna per riverire il suo Varano ed il suo teatro. Bisognerà indirizzare le nostre poetiche mercanzie a qualche valente mercante o banchiere di Milano o di Torino, che abbia qualche correspondenza colla città di Ginevra[2].

J’ai l’honneur d’être, monsieur, avec tous les sentiments que je vous dois, votre très-humble et très-obéissant serviteur.

Voltaire, gentilhomme ordinaire du roi[3].

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.
  2. Traduction : Vous me demandez de vous envoyer vite, vite, une tragédie nouvelle. Je suis extrêmement heureux d’être embelli par votre docte plume et par vos très-estimables artistes. Mais je veux faire un bon troc et gagner un peu en cette affaire. Je veux tenir de votre bonté la traduction que vous avez daigné faire de Sémiramis, et je vous promets de vous envoyer au plus tôt la tragédie nouvelle. Vous m’avez donné courage.

    Je compose un drame, je bâtis un théâtre, et je forme une compagnie de bons acteurs. Ainsi je console ma vieillesse. Si j’étais jeune, je voudrais aller à Bologne pour admirer son Varano* et son théâtre. Il faudra adresser nos poétiques marchandises à quelque honnête marchand ou banquier de Milan ou de Turin, qui ait une correspondance avec la ville de Genève.

    *. Varano, littérateur et poëte, autour des Visioni, 1705-1788.

  3. Une lettre autographe à Diderot, du 25 septembre 1759, est signalée ainsi dans un catalogue d’autographes : Voltaire lui mande que M. Schouvalow désire que la Russie soit honorée de l’impression de l’Encyclopédie. « Je vous recommande l’Infâme. Il faut la détruire chez les honnêtes gens, et la laisser à la canaille grande et petite, pour laquelle elle est faite. Je vous révère autant que je la hais. »