Correspondance de Voltaire/1760/Lettre 4083
Pardon, mon cher monsieur, de n’avoir pas répondu comme je le devais à la lettre que vous m’avez écrite touchant votre cabinet[1]. Je compte aller chez Son Altesse électorale palatine à la fin de mai[2] ; ce sera là ma meilleure réponse. L’étude, qui est ici ma plus grande occupation, m’a absorbé depuis un mois. Je me suis enterré dans mon imagination ; je ressusciterai pour vous aller voir à Berne. Ce sera pour moi un grand plaisir d’y faire ma cour à M. et à Mme de Freudenreich, et de revoir encore cette ville où l’on a eu tant de bonté pour moi.
Il est vrai qu’on négocie beaucoup ; mais il n’est pas moins vrai qu’on arme davantage. Si nous avons la paix à la fin de cette année, l’olive sera sanglante. Messieurs de Lausanne ont grand tort de garder ce Grasset chez eux. C’est un fripon artificieux et insolent qui leur attirera quelques atfaires.
Je vous embrasse..