Correspondance de Voltaire/1760/Lettre 4243

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Correspondance de Voltaire/1760
Correspondance : année 1760GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 40 (p. 526).

4243. — À M. DAMILAVILLE.
3 septembre.

Je vous envoie, monsieur, une lettre[1] à cachet volant pour M. Diderot, Je crois que vous vous intéressez autant que lui à tout ce que mon cœur lui dit ; vous pensez tous deux de la même façon. C’est un grand bonheur pour moi que je vous aie connus tous deux. Ce n’est, à la vérité, que par vos lettres ; mais votre âme s’y peint, et elle enchante la mienne. Je vis dans la retraite, mais je n’y ai pas un moment de loisir. Je dois quatre lettres ; M. Thieriot ; je ne lui écris qu’un petit billet, et je vous supplie, monsieur, de vouloir bien vous en charger. Je fais mes lettres courtes, pour ne pas trop enfler le paquet.

On m’envoie souvent de mauvais vers, de mauvaises brochures ; vos lettres me consolent. Si vos occupations vous permettaient de me dire quelquefois des nouvelles de la littérature, et surtout de M. Diderot, ce serait une nouvelle obligation que je vous aurais.

Comptez, monsieur, que je sens jusqu’au fond du cœur le prix de l’amitié que vous voulez bien me témoigner.

Oserais-je vous supplier de faire parvenir, par la petite poste, cette lettre à Mme Belot ?

  1. Cette lettre nous est inconnue, comme le petit billet à Thieriot et la lettre à Mme Belot.