Correspondance de Voltaire/1760/Lettre 4265

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Correspondance de Voltaire/1760
Correspondance : année 1760GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 40 (p. 545).

4265. — À M.  DE CHENEVIÈRES[1].
Aux Délices, 21 septembre.

Vous m’avez écrit une lettre charmante, mon cher correspondant. Puisque vous me parlez de Tancrède, voyez à quel point on me lutine et on me persécute : lisez. Ce n’est pas la dixième partie des choses essentielles que les comédiens ont altérées dans ma pièce. Je vous supplie d’envoyer ce mémoire, non contre-signé, à Mlle  Clairon. Il ne faut pas, je crois, prodiguer le contre-seing Bellisle ; messieurs de la poste n’en seraient pas contents. D’ailleurs les comédiens sont en état de payer des ports de lettres ; mes pièces ne les appauvrissent pas, et je leur abandonne le profit des représentations et de l’impression. Je suis en droit de compter sur les petites attentions que je leur demande. Je vous prie donc, mon cher ami, d’envoyer ledit mémoire dès que vous l’aurez lu.

Nous allons jouer Mahomet. Nous avons soixante personnes dans mon trou, où il n’y a que dix lits de maître. Il faut s’habiller ; adieu.

Je dois une réponse à M.  Sénac de Meilhan ; mais j’en dois à trente personnes, et je n’ai qu’une tête et une main droite.

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.