Correspondance de Voltaire/1760/Lettre 4309

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Correspondance : année 1760
Garnier (Œuvres complètes de Voltaire, tome 41p. 33-34).

4309. — À MADAME D’ÉPINAI.
25 octobre 1760,

M.  Lefranc de Pompignan, historiographe manqué des Enfants de France, a l’honneur d’envoyer à Mme  d’Épinai les réflexions salutaires que lui a adressées un frère de la charité de Bayonne[1]. Quoique ces réflexions soient très-judicieuses, M.  Le-Franc de Pompignan est déterminé à priver l’univers de ses immortels écrits si l’univers et autres continuent à les trouver plats, détestables, et exécrables. C’est à l’univers à voir ce qu’il aime le mieux, il n’y a point de milieu. Moi, je sais bien ce que je préférerais : ce serait d’aller présenter à Mme  d’Épinai l’hommage de mon respect, de mon admiration, et de ma reconnaissance. Si j’ai le malheur de ne pouvoir lui porter ce tribut à la campagne, je volerai le lui offrir aussitôt que je la saurai à Paris.

J’envoie aussi des Car à notre ami de Saint-Cloud ; il faut bien le dédommager un peu de son ennui, car j’imagine qu’il réside toujours auprès des grands.

  1. Probablement la satire intitulée la Vanité, par un frère de la doctrine chrétienne ; voyez tome X.