Correspondance de Voltaire/1761/Lettre 4605

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Correspondance : année 1761
Garnier (Œuvres complètes de Voltaire, tome 41p. 362-363).

4605. — À M. THIERIOT.
Ferney, 11 juillet.

À qui en a donc Protagoras ? Je l’avais prié de m’écrire, et il n’en fait rien. Les philosophes sont bien tièdes. Allez chez lui, je vous prie, et faites-lui honte ; dites-lui vergogne.

Envoyez-moi, mon cher ami, sur-le-champ la Poétique d’Aristote par la poste, avec contre-seing. J’en ai besoin pour Pierre. J’ai déjà commenté toute la tragédie d’Horace, la Vie de Corneille, par Fontenelle ; j’ai commencé le Cid, Médée, et Cinna. J’aurai fait avant que le caractère, le papier, et les souscriptions soient venus. Je ne perds point de temps, à cause du βιοῡ ἄκρα[1].

Il faudra annoncer le Droit du Seigneur, ou l’Écueil du Sage, in tempore opportuno. Per Dio ! écrivez-moi donc. Vous êtes plus négligent que Protagoras.

  1. Le terme de la vie.