Correspondance de Voltaire/1761/Lettre 4625

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Correspondance : année 1761
Garnier (Œuvres complètes de Voltaire, tome 41p. 382).

4625. — À M. SÉNAC DE MEILHAN.

Et d’unÉlève du jeune Apollon,
Et d’unEt non pas de ce vieux Voltaire ;
Et d’unÉlève heureux de la raison,
Et d’un dieu plus charmant qui t’instruisit à plaire,
J’ai lu tes vers brillants, et ceux de ta bergère,
Ouvrages de l’esprit, embellis par l’amour :
Et d’unJ’ai cru voir la belle Glycère
Et d’unQui chantait Horace à son tour.
Que son esprit me plaît ! que sa beauté te touche !
Elle a tout mon suffrage, elle a tous tes désirs,
Elle a chanté pour toi ; je vois que sur sa bouche
Et d’unTu dois trouver tous les plaisirs.


Je réponds bien mal, monsieur, aux choses charmantes que vous m’envoyez ; mais, à mon âge, on a la voix un peu rauque. Lupi Mœrim videre priores ; vox quoque Mœrim deficit[1].

Présentez, je vous prie, mes obéissances à celui qui a soin de la santé du roi[2], au père de ce qu’il y a de plus aimable.

  1. · · · · · · · · · · Vox quoque Mœrim
    Jam fugit ipsa : lupi Mœtim videre priores.

    (Virg., ccl. ix, v. 53, 54.)
  2. Sénac père était médecin du rois.