Correspondance de Voltaire/1761/Lettre 4625
Et non pas de ce vieux Voltaire ;
Élève heureux de la raison,
Et d’un dieu plus charmant qui t’instruisit à plaire,
J’ai lu tes vers brillants, et ceux de ta bergère,
Ouvrages de l’esprit, embellis par l’amour :
J’ai cru voir la belle Glycère
Qui chantait Horace à son tour.
Que son esprit me plaît ! que sa beauté te touche !
Elle a tout mon suffrage, elle a tous tes désirs,
Elle a chanté pour toi ; je vois que sur sa bouche
Tu dois trouver tous les plaisirs.
Je réponds bien mal, monsieur, aux choses charmantes que vous m’envoyez ; mais, à mon âge, on a la voix un peu rauque. Lupi Mœrim videre priores ; vox quoque Mœrim deficit[1].
Présentez, je vous prie, mes obéissances à celui qui a soin de la santé du roi[2], au père de ce qu’il y a de plus aimable.