Correspondance de Voltaire/1761/Lettre 4660

La bibliothèque libre.
Correspondance : année 1761
Garnier (Œuvres complètes de Voltaire, tome 41p. 428).

4660. — À M.  D’ALEMBERT.
31 auguste.

Messieurs de l’Académie françoise ou française, prenez bien à cœur mon entreprise, je vous en prie ; ne manquez pas les jours des assemblées ; soyez bien assidus. Y a-t-il rien de plus amusant, s’il vous plaît, que d’avoir un Corneille à la main, de se faire lire mes observations, mes anecdotes, mes rêveries, d’en dire son avis en deux mots, de me critiquer, de me faire faire un ouvrage utile, tout en badinant ? J’attends tout de vous, mon cher confrère.

Il me paraît que M.  Duclos s’intéresse à la chose. Je me flatte que vous vous en amuserez, et que je verrai quelquefois de vos notes sur mes marges. Encouragez-moi beaucoup, car je suis docile comme un enfant ; je ne veux que le bien de la chose ; j’aime mieux Corneille que mes opinions ; j’écris vite, et je corrige de même ; secondez-moi, éclairez-moi, et aimez-moi.