Correspondance de Voltaire/1761/Lettre 4674

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Correspondance : année 1761
Garnier (Œuvres complètes de Voltaire, tome 41p. 442).

4674. — À M.  L’ABBÉ D’OLIVET.
Ferney, 14 septembre.

Je fais réflexion, mon cher maître, que si l’on imprime la lettre en question[1], il y faut ajouter des choses essentielles à notre entreprise ; que cela peut tenir lieu d’un programme dont je n’aime point l’étalage ; que c’est une occasion de rendre adroitement justice à ceux qui les premiers ont favorisé un projet honorable à la nation ; que vous vous signaleriez vous-même en m’écrivant en réponse une petite lettre, laquelle ferait encore plus d’effet que la mienne et compagnie.

C’est une nouvelle occasion pour vous de donner un modèle de l’éloquence convenable aux gens de lettres qui s’écrivent avec une familiarité noble sur les matières de leur ressort. Je vais écrire en conformité à frère Thieriot, qui supprimera ma lettre jusqu’à nouvel ordre, en cas que vous la lui ayez déjà donnée ; et si elle n’est pas sortie de vos mains, il faut qu’elle y reste jusqu’à ce qu’elle soit digne de vous et du publics[2].

  1. Celle du 20 auguste ; voyez n° 4645.
  2. Au bas de cette lettre on trouve ces deux lignes écrites par Thieriot :

    « N’imprimez donc point. Je vous dirai ce qui rend impossible, quant à présent, ce que notre ami voudrait de moi, et ce que j’en voudrais moi-même. »