Correspondance de Voltaire/1761/Lettre 4678

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Correspondance : année 1761
Garnier (Œuvres complètes de Voltaire, tome 41p. 445-446).

4678. — À M.  PIERRE ROUSSEAU,
à bouillon.
Château de Ferney, en Bourgogne, par Genève, 10 septembre.

Je ne connais pas plus, monsieur, la lettre de M. de Formey[1] que l’de sur la guerre[2]. Cette ode me paraît d’un homme de génie ; mais il y a trop de fautes contre la langue. Elle commence par des idées très-fortes, peut-être trop fortes, mais elle ne se soutient pas. Elle est d’un étranger qui a beaucoup d’esprit. Voici un autre objet qui m’intéresse véritablement. M. l’abbé d’Olivet me mande que cette lettre[3] que je vous envoie, doit être publique ; j’y consens très-volontiers. Elle tiendra lieu d’un programme en forme, dont je n’aime pas trop l’étalage. Vous verrez par cette lettre de quoi il est question, et je crois qu’elle fera un très-bon effet dans votre Journal. Vous avez un beau champ pour rendre justice à notre nation, qui encourage avec tant de zèle une entreprise honorable et utile. J’ai l’honneur d’être, etc.

  1. Sans doute celle qui est imprimée tome XXIV, page 433, et qui est bien de Voltaire. Cette lettre serait, en ce cas, de 1761 et non de 1762.
  2. Cette ode est de Borde. Le Journal encyclopédique du 1er août 1761, dans lequel on trouve cette ode, dit qu’elle a été attribuée à un illustre auteur, qui la désavoue.
  3. C’est le n° 4645.