Correspondance de Voltaire/1761/Lettre 4713

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Correspondance : année 1761
Garnier (Œuvres complètes de Voltaire, tome 41p. 485).
4713. — À M. FYOT DE LA MARCHE[1].
(fils.)
À Ferney, 20 octobre 1761.

Monsieur, j’ose à la fois vous remercier de l’arbitrage que vous avez daigné accepter, et plaindre M. de Brosses de ne s’y être pas soumis. Je prends la liberté de vous envoyer la lettre que je lui écris. Je suis réduit à n’en faire juge que votre honneur, sans avoir la consolation de voir ce procès terminé par votre bouche. Vous me jugerez en secret, et ce sera tant pis pour celui qui n’a pas voulu votre jugement définitif. Cette affaire est plus grave qu’il ne pense. Il est triste d’être condamné unanimement par tous les gentilshommes de la province, et plus triste encore de l’être dans votre cœur. Je ne vois pas ce qu’il peut répondre. Il ne peut que me répéter son auri sacra fames. Mais l’or du pays des fétiches ne vaut pas assurément votre estime, et c’est là ce que j’ambitionne. Je suis avec un profond respect, monsieur, votre très-bumble et très-obéissant serviteur.


Voltaire.

  1. Éditeur, H. Beaune.