Correspondance de Voltaire/1768/Lettre 7283

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7283. — À M. LE PRESIDENT DE RUFFEY[1].
À Ferney, le 10 juin 1768.

M. de La Marche, qui m’aimait, est mort[2], mon cher ami, et mon persécuteur la Brosse se porte bien. Je crois que j’irai bientôt voir mon contemporain La Marche, quoique j’aie promis à M. de Brosses de vivre longtemps. Les maladies augmentent avec l’âge, et malgré la gaieté qui règne dans la petite guerre de Genève, la mort, qui n’entend pas raillerie, viendra bientôt s’emparer de ma figure légère. En attendant je vous aimerai jusqu’au dernier moment, et je vous prie bien instamment d’être le fidèle héritier de M. de La Marche dans les bontés qu’il avait pour moi. Permettez-moi au nom de cette amitié de vous embrasser sans cérémonie. V.

  1. Éditeur. Th. Foisset.
  2. Mort, à Dijon le 3 juin 1768.