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Correspondance de Voltaire/1769/Lettre 7720

La bibliothèque libre.
Correspondance : année 1769GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 46 (p. 503).
7720. — À M. L’ABBÉ AUDRA.
Le 30 novembre.

Mon cher philosophe, vous êtes actuellement instruit du contenu de la sentence. Je conseille à Sirven de faire tout ce que vous et M. de La Croix lui ordonnerez. Son innocence ne peut plus être contestée. Faudra-t-il qu’il lui en coûte de l’argent pour avoir été si indignement accusé, pour avoir été exilé de sa patrie pendant sept ans, et pour avoir vu mourir sa femme de douleur ? Je suis prêt à payer les deux cent quatre-vingts livres de frais auxquels on le condamne ; mais il serait plus juste que le juge de Mazamet les payât. Il est vrai que Sirven était contumax ; mais il ne fallait pas le condamner, lui et sa famille, quand on n’avait nulle preuve contre lui. Le juge et le médecin méritaient tous d’être mis au pilori avec un bonnet d’âne sur leur tête.

Je suis bien malade. Je ne puis écrire à M. de La Croix. Je vous supplie de lui dire que je suis prêt à l’aimer autant que je l’estime.

Bonjour, mon cher philosophe.