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Correspondance de Voltaire/1770/Lettre 7767

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Correspondance : année 1770GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 46 (p. 544-545).
7767. — À M. CHRISTIN[1].
30 janvier.

Le solitaire mande au petit philosophe, son ami, que l’édit pour la fondation de Versoy va paraître ; alors le moment pourra être favorable pour présenter la requête[2]. Je crois qu’il faudra en envoyer des copies collationnées à tous les ministres. Une affaire si délicate ne peut être jugée que dans le conseil du roi. Il faudra craindre les oppositions de ceux qui sont intéressés à rendre éternelle la tyrannie dont on se plaint. Vos ennemis sont sans doute instruits de la démarche des communautés. Il serait bon de répandre le bruit qu’on a renoncé à l’entreprise ; on frapperait le coup plus sûrement. Je désire autant que vous le succès de cette affaire.

Pour la babiole des Choudens, j’ai mandé à Balleidier[3] de faire tout ce qu’il voudrait. Je serai mort avant que cette affaire soit entièrement jugée.

J’attendrai avec bien de l’impatience que vous veniez ici faire vos Pâques.

Je vous embrasse bien tendrement, mon cher ami.

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.
  2. Pour les serfs du mont Jura.
  3. Procureur à Aix.