Cours d’agriculture (Rozier)/SCARABÉE

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Hôtel Serpente (Tome neuvièmep. 134-135).


SCARABÉE. On comprend communément sous le nom de scarabée, dit M. Valmont de Bomare, dans son Dictionnaire d’histoire naturelle, les insectes dont les aîles membraneuses sont renfermées sous des étuis écailleux. Ils forment la classe des coléoptères :… cette classe immense a été différemment divisée par les auteurs. Les modernes ont restreint le nom de scarabées à l’un des genres qu’elle renferme : c’est d’avoir les antennes en masse, c’est-à-dire terminées par un bout plus gros que le reste de l’antenne ;… cette masse ou extrémité est composée de plusieurs lames ou feuillets que l’insecte peut resserrer ou ouvrir à-peu-près comme les feuillets d’un éventail, tel qu’on le voit sur les hannetons.

Un autre caractère est d’avoir entre leurs étuis, à leur origine, une partie triangulaire qu’on peut appeler l’écusson. On divise le nombre des scarabées en deux familles, suivant le nombre des feuillets qui composent la masse des antennes. Dans la première famille sont les scarabées qui ont sept feuillets aux antennes ; cette famille est la moins nombreuse. La seconde renferme les autres qui ont trois feuillets aux antennes.

Le caractère de la famille des escarbots est d’avoir les antennes en masse, mais pas divisées en feuillets comme dans les scarabées, ni perfoliées comme dans les dermestes, mais solides & composées d’une seule masse. Ces boutons paroissent composés de plusieurs anneaux fortement serrés les uns contre les autres, & qui ont a leur surface de petits points lisses & brillans. De plus, les antennes des escarbots sont coudées & forment un angle dans leur milieu… Un autre caractère, mais qui n’est qu’accessoire, c’est la manière dont ils tiennent souvent leur tête renfoncée dans leur corselet, de façon qu’on les croiroit décapités, & qu’on n’aperçoit tout-au-plus que leurs mâchoires qui sont grandes & saillantes.

Tous les scarabées ou tous les coléoptères (mots synonymes) ont été originairement dans l’état de larves ou de vers, dont les uns habitent dans les bouses de vache & autres excrémens des animaux, les autres au fond des eaux claires ou bourbeuses, d’autres dans les feuilles d’arbres, d’autres dans la terre ; ceux-ci font grand tort aux racines des arbres dont ils se nourrissent. Telles sont les larves du rhinocéros ou moine, ou turc ou ver blanc, ou man. C’est dans ces divers endroits que ces vers croissent, se nourrissent, subissent des métamorphoses qui leur sont communes avec plusieurs insectes, se changent en nymphes & deviennent ensuite des scarabées.

Une des choses les plus remarquables dans les scarabées, c’est que leurs os, ou cette substance analogue à la corne, qui leur en tient lieu, se trouve, ainsi que dans les coquillages, au dehors, & couvre leur chair, au lieu que dans les grands animaux qui ont du sang, les os sont toujours cachés sous la chair. Si on désire de plus grands détails, on peut consulter les ouvrages de M. Geoffroi, de M. Bonnet de Genève, de M. de Réaumur, &c. &c.