Cours d’agriculture (Rozier)/ÉCLAIRETTE ou PETITE CHÉLIDOINE

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Hôtel Serpente (Tome quatrièmep. 122).


ÉCLAIRETTE ou PETITE CHÉLIDOINE. (Voyez Plan. I, pag. 40) M. Tournefort la place dans la septième section de la sixième classe, qui comprend les herbes à fleur de plusieurs pièces, régulières, en rose, & dont le pistil devient un fruit composé de plusieurs semences disposées en manière de tête, & il l’appelle ranunculus vernus rotundi folius minor. M. von Linné la nomme ranunculus sicaria, & la classe dans la polyandrie polyginie.

Fleur, d’un beau jaune doré & luisant. A, représente un de ses pétales séparé ; B, les étamines & leur position ; C, le calice ouvert & le pistil.

Fruit D, arrondi en manière de petite tête. En E on voit son intérieur ; F représente ses semences.

Feuilles, d’un beau vert, portées sur de longs pétioles, faites en forme de cœur, un peu anguleuses sur leurs bords.

Racine, composée de tubercules ou griffes, du bas desquels partent des racines fibreuses.

Port. Les tiges longues de quelques pouces, grêles, couchées, au sommet desquelles est la fleur.

Lieu. Les terreins humides ; fleurit au premier printemps ; la plante est vivace par la racine.

Propriétés. Les feuilles & les racines sont un peu âcres au goût ; les feuilles sont plus résolutives que les racines ; on met cette plante au rang des antiscorbutiques tempérés ; on la dit émolliente & antihémorroïdale, pilée & appliquée sur le mal. M. von Linné rapporte que les habitans d’Uplande mangent ses feuilles cuites.

Au commencement du printemps, cette plante produit un joli effet. Elle est très-nuisible aux productions des champs un peu humides ; mais on devroit la multiplier dans les bosquets. Quand une fois elle s’est emparée d’un terrein, elle y pullule à l’excès, & on a ensuite beaucoup de peine à la détruire.