Cours d’agriculture (Rozier)/ANDROGYNE

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Hôtel Serpente (Tome premierp. 524-525).


ANDROGYNE. Ce mot tiré du grec, désignoit dans l’antiquité, des hommes qui avoient les deux sexes. Dans la botanique, on a appliqué cette signification aux plantes qui portent des fleurs mâles & des fleurs femelles séparées, quoique sur le même individu. Il faut bien les distinguer des plantes hermaphrodites qui réunissent les deux sexes dans la même fleur, c’est-à-dire, les étamines & les pistils ; tandis que dans les androgynes, les fleurs à étamines sont séparées des fleurs à pistils sur le même pied, par exemple, dans le noyer. Quelques botanistes, avant M. Vaillant, avoient confondu ces deux termes ; mais depuis que ce savant, dans sa Dissertation sur les plantes à fleurs composées, a établi cette différence ; les autres botanistes l’ont suivie, & même le chevalier Von Linné s’en est servi pour les classifications de son systême. Les vingt premières classes ne renferment que des fleurs hermaphrodites. Telles sont les fleurs des plantes graminées, des ombelles, celles des fleurs en croix, des fleurs en lys, &c. La monœcie seule contient de vraies androgynes. Telles sont les fleurs du noyer, du noisetier, des courges, des melons, &c., puisque ces plantes portent sur le même individu, mais séparement, des fleurs à étamines & des fleurs à pistils. M. M.