Cours d’agriculture (Rozier)/BOUCHONNER
BOUCHONNER. C’est frotter avec un tortillon de paille ou de foin, quelques parties du corps de l’animal. L’action de bouchonner est mise au rang des exercices nécessaires à la santé des animaux, parce que la vertu de cette sorte de friction, est de resserrer & de fortifier les parties que l’on y soumet ; de diminuer, si elle dure longtems, la résistance de ces mêmes parties ; de faire révulsion, & de détourner la fluxion des humeurs d’une partie sur une autre. Nous avons vu nombre de coliques dans les chevaux, qu’aucun remède n’avoit pu soulager, cesser à l’action forte & réitérée des bouchons de paille. Dans les sueurs qui arrivent au bœuf & au cheval, à la suite d’un travail pénible, ou d’un exercice violent, il est convenable, avant que de donner à manger à ces animaux, de les bouchonner. Cela est d’autant plus nécessaire que cette pratique non-seulement nettoie le corps de la sueur qui le mouille, mais encore fait sortir & exprime des pores de la peau, des restes de sueur, & donne du ressort aux parties. Il en doit être de même des chevaux qui viennent de l’eau, & que l’on a mis à la nage ; on les essuie d’abord, après quoi on les bouchonne. Le bouchonnement ouvre les pores resserrés par la vertu restreintive de l’eau, augmente la chaleur de la peau, y rétablit l’évaporation nécessaire, & prévient par conséquent une infinité de maladies graves & dangereuses. M. T.