Cours d’agriculture (Rozier)/COEFFE

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Hôtel Serpente (Tome troisièmep. 418-419).
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COEFFE, Botanique. C’est une enveloppe mince & membraneuse, qui entoure la partie de la fructification dans plusieurs espèces de mousses. (Voyez, Fig. 7, Planche du mot Coque) Cette coeffe B a la forme d’un capuchon, ou d’un bonnet pointu par l’extrémité. Elle recouvre l’urne A des mousses, & empêche les graines qu’elle renferme de se répandre avant leur maturité, & les défend des injures du temps. Elle n’est pas seule à leur rendre cet important service ; car, entre la coeffe & les graines, il se trouve encore l’opercule, qui est un couvercle de forme variée, obtus, ou pointu, ou conique. La coeffe ne protège les parties de la fructification des mousses, que pendant un certain temps, pendant leur jeunesse, peut-être jusqu’au moment où l’opercule a acquis assez de force & de consistance pour pouvoir être chargé seul de cet emploi.

Quoique la nature tende toujours au même but, rarement, pourtant, est-elle absolument uniforme dans ses moyens, & les plus agréables diversité & variété se font admirer presque toujours dans ses ouvrages. Les coeffes des mousses paroissent se ressembler toutes au premier coup d’œil ; mais un observateur attentif y découvre encore une variété dans la forme & les couleurs. On peut facilement les distinguer en sept variétés assez frappantes : 1.o coiffe velue, pointue à son sommet, laciniée à son bord inférieur, & d’un blanc-roussâtre, comme dans le mnie polytrique ; 2.o coeffe d’un blanc-sale à sa base, brune & roussâtre au sommet, mnie transparente ; 3o. coeffe très-large à sa partie inférieure, terminée en pointe aiguë, droite, ou quelquefois légèrement inclinée, mnie hygrométrique ; 4o. coeffe enveloppant toute l’urne, longue, conique, pointue, lisse, d’un jaune-verdâtre, ressemblant à un éteignoir, bry éteignoir ; 5o. coeffe d’un blanc roussâtre & très-petite, bry apocarpe ; 6o. coeffe très-aiguë, d’un roux pâle, bry tubulé ; 7o. coeffe lisse, d’un blanc pâle, hypne aplati.

M. Linné a employé la présence ou l’absence de la coeffe dans sa division des mousses. M. M.