Cours d’agriculture (Rozier)/CONTRACTION

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Hôtel Serpente (Tome troisièmep. 472).


CONTRACTION. Diminution de l’étendue des dimensions d’un corps ou d’un resserrement de ses parties. M. Roger de Schabol a fait l’application de ce mot à différens objets du jardinage : il appelle une branche contractée, lorsqu’aulieu d’être suivant l’ordre de la nature, elle est gênée, forcée ou torse.

J’ajoute que le mot contraction a, dans le jardinage, le même sens que dans la physique. Lors des grandes sécheresses, des vents violens, des rayons brûlans du soleil, des grands froids, &c. tous les végétaux se contractent, toutes leurs parties perdent leur mobilité & leur ressort ; de même, quand l’impression de l’air les frappe trop vivement : c’est ce qui arrive, sur-tout aux arbres qu’on fait voyager, aux plantes trop long-temps hors de terre avant d’être replantées ; alors la peau se flétrit, & toutes les parties, tant internes qu’externes, se contractent : pour y remédier, nous baignons ces arbres pendant une demi-journée, ou pendant une nuit ; puis nous les laissons ressuyer une couple d’heures, afin de ne point faire une sorte de mastic avec la terre sur les racines, après quoi nous plantons. Nous faisons plus : après avoir planté, nous arrosons amplement en différens temps, & peu à peu l’arbre ne se sent plus de sa contraction.