Cours d’agriculture (Rozier)/FOUINE

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FOUINE, (Mustela foina Lin.) quadrupède du genre des Belettes.

Caractères génériques. Six dents à la mâchoire supérieure, six dents incisives à la mâchoire inférieure, plus obtuses, rapprochées, dont deux plus internes ; la langue lisse.

Caractères spécifiques. Les pieds fendus, le pelage fauve-noirâtre ; la gorge blanche.

La fouine est un des ennemis que les ménagères redoutent le plus dans les fermes. Son corps allongé, ses membres flexibles, la légèreté de ses mouvemens, la finesse et la ruse de son instinct, lui donnent de grands et funestes avantages pour la rapine. Voleur et assassin tout à la fois, c’est au sein même des habitations champêtres que cet animal établit communément son repaire, d’où il ne sort que pour porter dans l’ombre ses coups et ses ravages ; il enlève et mange les œufs dans les poulaillers, égorge les volailles et les pigeons, et les entraîne dans les vieux bâtimens, les décombres, les trous de murailles, les greniers à foin qu’il a choisis pour y vivre avec ses petits. L’on trouve aussi des fouines dans les bois, elles y vivent de rats, de souris, de mulots, de petits oiseaux, etc., et se logent dans les trous d’arbres ou de rochers. Il paroît qu’elles produisent plusieurs fois par an ; car on voit des petits depuis le printemps jusqu’en automne. Les femelles mettent bas de trois à sept petits.

On ne mange pas la fouine, à cause de l’odeur désagréable de faux musc que sa chair contracte par le suintement d’une liqueur jaunâtre, fournie par deux glandes dont les ouvertures sont au derrière de l’animal ; sa peau n’a pas grande valeur comme fourrure, et, en tout, la fouine est généralement regardée comme un de ces êtres nuisibles, auquel ou voue généralement haine et guerre d’extermination.

Chasse de la fouine. On l’attire à la portée du fusil en faisant crier une poule ; on la prend avec différens pièges, tels que le 4 de chiffre et le traquenard dans lesquels on arrange pour appât un œuf ou un poulet ; enfin, on peut encore la faire périr, ou du moins l’éloigner, en répandant aux endroits qu’elle a coutume de fréquenter, des boulettes d’une pâte composée avec du levain, du sel ammoniac et de l’eau. (S.)