Cours d’agriculture (Rozier)/MERCURIALE MÂLE ou FEMELLE

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Hôtel Serpente (Tome sixièmep. 496-497).


MERCURIALE MÂLE ou FEMELLE. (Voyez planche XIII, page. 496) Tournefort la place dans la sixième section des fleurs à étamines, séparées des fruits, sur des pieds différens, & il l’appelle mercuriales testiculata sive MasMercurialis spicata sive Fœmina. Von Linné la classe dans la dioécie ennéandrie, & la nomme mercuriales annua.

Fleur. N Composée d’étamines seulement. Le n°. 1 représente la tige d’un pied, à fleurs mâles & le n°. 2, une tige d’un pied, à fleurs femelles. Ainsi, les unes & les autres sont séparées & portées sur des pieds différens.

Les fleurs mâles sont portées par un calice divisé en trois segmens, & quelquefois en quatre. C représente une étamine. Les fleurs femelles F, sont composées du pistil & de deux nectaires pointus, insérés sur chaque côté du germe, porté dans un calice semblable à celui de la fleur mâle, qui accompagne l’embryon D jusqu’à sa maturité.

Fruit. La figure E représente le fruit mûr, hérissé de poils, divisé en deux capsules, représentées ouvertes en G, & qui renferment chacune une seule graine presque ronde.

Feuilles. Lisses, simples, entières, pointues, souvent ovales, dentées en manière de scie.

Racine. A très-fibreuse.

Port. Tiges d’un pied environ, anguleuses, noueuses, lisses, rameuses ; les fleurs naissent opposées, & des aisselles des feuilles ; les mâles portées sur des pédicules, & rassemblées en épi ; les femelles, presque adhérentes aux tiges, & souvent deux à deux ; les feuilles sont opposées ; les stipules doubles.

Lieu. Elle croît par tout ; la plante est annuelle, & fleurit pendant tout l’été. Sa graine est une des principales nourritures des oiseaux, & sur-tout des becs-figues, elle les engraisse promptement.

Propriétés. Fade, désagréable au goût, sans odeur, laxative, émolliente, tient le ventre libre, nourrit peu, rafraîchit médiocrement ; en lavement elle favorise l’expulsion des matières fécales.

Usage. On tient inutilement chez les apothicaires du miel mercuriel, puisqu’il ne diffère en rien, quant à ses propriétés, du miel ordinaire. On donne le suc exprimé des feuilles, depuis deux onces jusqu’à cinq, seul, ou délayé dans cinq parties égales d’eau pure. Les feuilles récentes, broyées jusqu’à consistance pulpeuse, pour cataplasme émollient.