Cours d’agriculture (Rozier)/OUTILS

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Hôtel Serpente (Tome septièmep. 346-350).
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OUTILS, dont il est fait mention dans cet ouvrage ; Consultez leurs descriptions au mot propre.


Outils des jardins ; Planc. V.

1. Crible, dont le fond est de crin, & sert à tamiser la terre fine sur les semis.

2. Corbeille d’osier avec claie d’osier pour passer la terre.

3. Grande claie faire avec des lattes. On la supplée par une grille de fer.

4. Volant ou croissant, placé solidement au haut d’un grand manche de bois léger, & destiné à tailler les charmilles & autres palissades.

5. Echenilloir. Il sert encore à couper les petites branches qui sont à une certaine hauteur.

6. Ciseaux, vulgairement nommés forces, propres à tailler les buis & les palissades.

7. Ratissoir évidé, à pousser.

8. Ratissoir à tirer.

9. Autre ratissoir à pousser. Ils servent tous les trois à couper & à détruire les mauvaises herbes dans les allées.

10. Ratissoir ou galère. On place un cheval en A entre les deux brancarts, comme pour une charrette. Ses harnois sont fixés en DD. ; le ratissoir forme alors un angle & permet à la lame tranchante de fer B d’entrer dans la terre, d’en soulever plus ou moins, suivant que le jardinier presse de ses deux mains sur les barres courbées CC.

11. Rouleau ou cylindre en pierre, pour être poussé ou tiré par des hommes, lorsqu’il s’agit d’unir une pièce de gazon, & tiré par des chevaux, s’il faut unir le sol d’une allée.

12. Plantoir. C’est un morceau de branche courbée : quelques-uns garnissent son extrémité inférieure avec une pointe de fer.

13. Déplantoir, en forme de palette.

14. Autre déplantoir.

15. Autre déplantoir en forme de houlette allongée.

16. Pelle de fer à manche de bois.

Il n’est pas question ici des différentes espèces de bèches ; elles sont décrites & représentées sous ce mot.

17. Échelle double.

18. Échelle quarrée, ou échelle charriot portée sur quatre roues.

19. Râteau armé de pointes de fer. Il y en a dont les pointes sont de bois, & qui sortent des deux côtés.

20. Arrosoirs, ordinairement en laiton & d’une seule pièce ; ce sont ceux qui sont le plus en usage dans les provinces du nord ; l’un avec sa grille immobile, & l’autre sans grille.

21. Arrosoir en fer blanc dont la grille 21, également en fer blanc, se met & s’enlève à volonté.

22. Cordeau roulé sur son piquet. Il a communément un piquet à chaque extrémité.


Outils pour la taille des arbres & des arbustes.


Serpette. Voyez Planche VI, fig. 1. Chaque coutelier lui donne la figure qu’il veut. Sa forme varie suivant l’idée de l’ouvrier & l’habitude d’un pays. Afin d’établir une régularité d’après la forme regardée comme la meilleure par les montreuillois, & par les plus grands maîtres dans l’art de tailler des arbres, on présente ici les proportions qu’elle doit avoir, sur-tout dans la courbure de la lame ; car celles du manche dépendent de la grandeur de la main qui se sert de cet outil.

Serpillon, Fig. 2, ou petite serpette à lame courte. Entre la grande serperte & le serpillon, il y a plusieurs degrés pour les serpettes, mais les lames doivent être dans les proportions indiquées ci-dessus.

Serpette, Fig. 3. D’après un modèle fort commun & très-mauvais, avec lequel on court grand risque de se couper, & d’écorcher & entraîner une partie de l’écorce en taillant une branche.

Serpette (fausse), Fig. 4, pour couper & abattre de grosses branches sur les arbres, & dont on ne se sert pas pour les tailler. Dans plusieurs provinces on l’appelle goye, serpe.

Serpette, (fausse) Fig. 5, propre à tailler la vigne, les oisers, à couper des branches, ayant en A un tranchant sur le dos, également appellée serpe.

Serpette (fausse) Fig. 6, vulgairement nommé poudadoure dans les provinces méridionales de France, on s’en sert pour tailler la vigne. Un instrument de cette force est nécessaire lorsqu’il s’agit de couper des sarmens aussi gros que les ceps de vignes dans les provinces au nord. Il peut tenir lieu d’un grand nombre de petits instrumens tranchans. Comme il mérite d’être d’un usage plus familier, je vais le décrire. Une fois que le vigneron aura l’habitude de s’en servir, il n’en voudra plus d’autre. Il a de A en B, nuit à neuf pouces, de C en D environ un pied ; sa partie taillante en D est de deux pouces, de hauteur la partie taillante de C en E, entre huit & neuf pouces. L’autre partie taillante depuis E jusqu’au manche, quatre pouces ; de F en G, deux pouces & demi. La partie D tient lieu de hache pour couper à coups successifs les gros tronçons des ceps, & le tranchant depuis C jusqu’au manche, coupe en glissant les sarmens les plus robustes.

Serpette ou très-petite faucille ; Fig. 7, dont on se sert dans beaucoup de provinces pour tailler la vigne. Ses proportions en grosseur ou en diminution de volume, augmentent suivant que les ceps sont plus ou moins forts. Leur grosseur va toujours en diminuant du nord au midi.

Greffoir, Fig. 8, couteau à lame pliante, au bas de son manche est fixée à demeure une petite lame d’ivoire B.

Couteau, Fig. 9, en manière de scie. Il y en a dont la lame se replie dans le manche, & d’autres sont à lame fixe.

Scie à main, Fig. 10.

Serpette à crochet & à échenilloir ; Fig. 11. Cet outil s’ajuste sur une perche de bois léger de cinq à sept pieds de longueur, & la douille est retenue sur le bois en A, par une vis B qui traverse l’un & l’autre de part en part. C’est une partie tranchante qui sert à couper les bourgeons qui poussent inutilement du tronc ; D, vraie serpette pour abattre les bouts des branches chargées de nids de chenilles. E, crochet en fer, & non tranchant, pour tirer doucement à soi des branches trop, élevées, soit pour en cueillir la feuille, soit pour les tailler.

Haches (différentes espèces de) fig. 40, hache de bûcheron, 41, hache de charbonnier, 42, petite hache propre à émonder les arbres dans les provinces où les instrumens, Figures 4 & 5 sont inconnus,


Outils pour la récolte des plantes graminées.


Faux simple, Fig. 12., A, manette fixe, placée à l’extrémité du manche, empoignée par la main gauche de l’ouvrier. B, manette courante, connue dans quelques provinces, qui s’abaisse ou s’élève sur le manche suivant la longueur des bras du faucheur. Par-tout ailleurs elle est fixe. C, faux, infiniment tranchant, ailleurs nommée daille.

Faux composée, 13, ou destinée c oouper le seigle, l’orge, le froment, l’avoine, &c. A représente les doigts ou baguettes ; B, les vis servant à tenir les doigts toujours dans la même direction que la faux. Toutes ces vis B sont inutiles & ne servent qu’à compliquer la faux & à lui donner plus de pesanteur. Dans plusieurs Provinces, à la place des montans & doigts ou playons en bois, on se sert de petites tringles de fer de la grosseur d’une plume à écrire ; le montant auquel elles sont adaptées est également de fer, ainsi que la pièce qui part de C en D. D’après ma propre expérience je préfère cette dernière faux.

Faux brabançonne, 17, avec son crochet 18.

Faux hollandoise, 19.

Enclume ou tas pour battre les lames des faux, 14,

Marteau pour battre le fer de la faux & le rendre plus tranchant, 15.

Étui ou coffin, 16, ordinairement en bois, rempli d’herbe ou de paille mouillées, dans le milieu duquel on place la pierre à aiguiser. A est un crochet en bois ou en fer, qui passe dans la ceinture du faucheur & soutient le coffin.

Fourche en bois, Fig. 23, à retourner le blé sur l’aire, ou le fourrage dans les prés. Fig. 24 idem.

Faucille, Fig. 20 & 21, employées dans différentes provinces pour couper ou scier les blés.

Râteau, 22, sert à séparer la grosso paille du grain.

Rabot ou butte-avant, Figure 25, il sert à ramasser le grain épars, lorsqu’il a été battu & à le rassembler en un tas.

Pelle de bois à remuer le blé, Figure 26.

Fléau à battre les grains, Fig. 27 manière dont les deux bouts sont attachés ensemble, 28 ; courroie servant à unir les deux bouts 29, & manière de former le nœud.


Outils pour remuer la terre.


Houe. Tranque-pioche, dénominations usitées dans les provinces pour désigner les Figures 32, 33, 36.

Houe à deux branches. propre au terrains pierreux 34 & 37.

Les Figures 35 & 38, représentent les outils dont on se sert communément dans le travail des vignes plantées sur un sol incliné, ou pierreux ou caillouteux.

Houe (petite) ou Binette, on Piochette; 39, propre à soulever la terre dans un jardin pour serfouir des fleurs.


Échelle à pied, Fig. 30, plus économique, plus simple, & plus portative que l’échelle double, représentée dans la planche précédente.

Échelle simple, Fig. 31, vulgairement nommée écharasson, inconnue dans plusieurs de nos provinces, & cependant très-portative, peu coûteuse, & très-utile lorsqu’il s’agit de cueillir des fruits ou des feuilles, sur de grands arbres. Afin de l’empêcher de tourner, on donne à son pied une ajouture nommée talon. A, représente un talon fait avec une planche un peu épaisse de dix-huit a vingt pouces de longueur, & l’autre côté est supposé en avoir autant ; B représente un talon formé par des échelons. Le montant de cette échelle est ordinairement de bois de frêne, ou d’ormeau qui est pliant & peu cassant ; à leur defaut on peut se servir de sapin.