Cours d’agriculture (Rozier)/PILOSELLE ou OREILLE DE SOURIS

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Hôtel Serpente (Tome septièmep. 674-675).


PILOSELLE ou OREILLE DE SOURIS. (Voy. Planche XXI) Von-Linné la nomme tricracium pilosella & la classe dans la l’agénésie polygamie égale. Tournefort la place parmi les fleurs à demi-fleurons dont les semences sont aigrettées, & il l’appelle dens leonis, qui pilosella officinarum.

Fleurs ; composées d’un amas de demi-fleurons dans le disque & à la circonférence. A, représente un de ceux du disque, c’est un petit tube terminé par une languette à cinq dentelures égales. La figure B offre un des demi-fleurons de la circonférence. Le calice général est représenté en C, composé d’écailles linéaires & velues, qui environnent le placenta.

Fruit ; les semences D, reposent sur le placenta ; elles sont oblongues, à quatre angles aigus, couronnées d’une aigrette simple ; les fleurs sont jaunes.

Feuilles ; très-entières, ovales, blanchâtres & par dessous couvertes de longs poils.

Racine ; longue, en forme de fuseau & fibreuse.

Port. Les tiges en forme de hampe, grêles, sarmenteuses, velues, rampantes & prenant racine par leurs nœuds ; les fleurs naissent au sommet des tiges, elles y sont solitaires ; les feuilles partent des racines.

Lieux ; les coteaux incultes ; les terres sabloneuses ; la plante est vivace & fleurit.

Propriétés ; toute la plante est inodore & elle a une saveur amère ; elle est astringente, vulnéraire, détersive.

On la dit utile dans l’hémopthisie occasionnée par un effort ou par une toux violente, dans l’hémorraghie utérine par pléthore, dans la phthisie pulmonaire, l’ulcère de la vessie & des intestins, & dans la diarrhée avec foiblesse d’estomac, elle sert en gargarisme dans les ulcères de la bouche. On s’en sert en décoction. On dit que la plante infusée dans du vin, est un fébrifuge ; quelques auteurs la regardent comme mortelle pour les moutons.