Cours d’agriculture (Rozier)/SCEAU DE SALOMON ou GRENOUILLET

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Hôtel Serpente (Tome neuvièmep. 138-139).


SCEAU DE SALOMON ou GRENOUILLET. (Planche III, page 12, 0.) Tournefort le place dans a seconde section de la première classe des herbes à fleur en cloche, dont le pistil devient un fruit mou & assez petit, il l’appelle Poligonatum latifolium vulgare. Von-Linné le nomme convallaria poligonatum, & le classe dans l’hexandrie monogynie.

Fleur ; blanche. La tige B qui porte les fleurs, montre les feuilles vues par dessous, & la tige C portant les fruits, offre le dessus ; les fleurs sont d’une seule pièce en grelot alongé, l’extrémité de la corolle divisée en six dents. D représente cette corolle avec les six étamines qui s’attachent à ses parois ; le pistil E sort du fond de la corolle.

Fruit ; le pistil devient une baie charnue F, vue coupée transversalement en G, renfermant les semences H dures & ovoïdes.

Feuilles, ovales, oblongues, d’un verd foncé & sillonné par de nervures bien prononcées qui partent de la base.

Racine A, longue, fibreuse, articulée, située transversalement à fleur de terre.

Port ; les tiges sont foibles, courbées, hautes de 10 à 18 pouces ; les fleurs naissent solitaires & plus communément deux à deux de dessous les feuilles ; les feuilles sont alternativement placées sur les tiges, & les embrassent par leur base.

Lieu ; les bois. La plante est vivace & fleurit en mai & juin, quelquefois en octobre, si la chaleur & la sécheresse se sont soutenues pendant l’été.

Propriétés ; sa racine est inodore, sa saveur au commencement fade & visqueuse, ensuite légèrement âcre & austère. C’est la seule partie de la plante employée en médecine. L’usage de la racine modère quelquefois les pertes blanches ; extérieurement elle représente légèrement les tumeurs inflammatoires. On regarde cette racine comme vulnéraire & astringente. On prescrit, la racine sèche depuis une dragme jusqu’à une once en décoction dans cinq onces d’eau ou de vin,… récente pilée, & broyée avec suffisante quantité d’eau ou de vin, elle est employée en cataplasme… Quelques-uns font infuser dans l’huile d’olive les feuilles & les fleurs, & les appliquent ensuite sur les brûlures ; c’est un abus. Toute brûlure fait naître l’inflammation, & toute inflammation fait rancir l’huile, même la plus douce dont on se sert en cataplasme ou comme liniment.

La rancidité de l’huile augmente l’inflammation. De l’eau simple vaut beaucoup mieux.