Courte esquisse des livres de la Bible/NouveauTestament

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Anonyme
Courte esquisse des livres de la Bible (le Messager Évangélique)
Traduction par Anonyme.
Paul Recordon, Éditeur (p. 29-94).

NOUVEAU TESTAMENT.

Séparateur


Les quatre Évangiles nous racontent la vie du Christ sur la terre ; les Actes des Apôtres, l’établissement de l’Église en connexion avec Pierre et avec Paul, soit en rapport avec les Juifs, soit en s’élevant au-dessus d’eux ; les Épîtres sont, ou bien adressées à des églises locales sous les soins des apôtres, ou bien consacrées au développement de la doctrine pour l’édification des saints ; elles mentionnent la déchéance et l’abandon de la vérité dans l’Église, en tant que formée sur la terre ; puis, en conséquence de cette déchéance et de cette corruption, l’union du système ecclésiastique terrestre avec le gouvernement et le royaume qui allaient arriver. Ce dernier sujet est traité dans l’Apocalypse.


MATTHIEU.

En Matthieu, nous avons Christ comme Messie, fils d’Abraham et fils de David, selon les promesses — Jéhova Emmanuel — apportant le témoignage du royaume et la puissance de guérison, exposant le principe d’après lequel les hommes pouvaient y entrer (c’est-à-dire le caractère du résidu) ; puis déployant les pouvoirs variés qui caractérisaient et prouvaient sa venue. Il passe ensuite, — quoique avec une patience qui endure tout et qui doit continuer jusqu’à ce qu’il revienne, — à son rejet par la nation, et à l’établissement du royaume dans un mode mystérieux en l’absence du Roi. Pour le moment il continue son ministère jusqu’à ce que son heure soit venue, mais il révèle la substitution de l’Église, et le royaume en gloire, qui sera réellement établi par sa présence. Puis il monte à Jérusalem, il accuse la nation dans son en semble et dans ses diverses classes, et se soumet à toute la détresse et à la puissance du mal et de Satan qui régnait en Israël ; il se soumet aussi à être frappé par l’Éternel des armées et à boire la coupe qu’il devait boire. Il est ressuscité d’entre les morts, il revoit ses disciples sur l’ancien principe prophétique du résidu, en Galilée ; il leur commande d’enseigner toutes les nations dans le nom nouveau de Père, Fils et Saint Esprit ; mais nous n’avons pas son ascension au ciel.

Quelques détails particuliers. Au chap. X, Jésus Christ rend un témoignage à Israël exclusivement, témoignage qui embrasse toute la période entre sa présence ici-bas jusqu’à sa venue comme Fils de l’homme, lorsque les Juifs seront dans le pays. Au chap. XXI, il se présente comme Roi, monté sur un âne, selon Zacharie ; puis il dénonce le jugement total de cette génération, comme coupable du sang de tous les justes, après avoir reconnu la chaire de Moïse comme subsistant encore ; il met ses disciples dans la position d’un témoignage persécuté, la maison des Juifs allait être laissée déserte, jusqu’à ce qu’ils le reconnussent comme venant au nom de Jéhova, — passant ainsi par dessus tout le temps intermédiaire jusqu’à ce que l’abomination de désolation soit établie dans le lieu saint — et que après la grande tribulation, il apparaisse en gloire et rassemble tout Israël. Nous avons ensuite, comme en parenthèse, les diverses formes du jugement de ceux qui font profession de connaître son nom en son absence — et enfin le jugement des nations lors de son retour.


MARC.

En Marc nous avons le service du Seigneur et spécialement son service comme prophète ; aussi il ne nous est rien dit de sa naissance : Matthieu expose l’ordre des faits en vue du développement de principes, tandis que Marc les donne chronologiquement. Là où Luc suit l’ordre chronologique, il est d’accord avec Marc.

En Marc, qui fait connaître le service du Christ, nous avons, dans la parabole du semeur, l’activité de Christ dans le champ au commencement, et sa cessation jusqu’à la fin, où il est de nouveau actif pour la moisson. Tous les détails intermédiaires, donnés par Matthieu, sont omis ici.

Dans la prophétie prononcée sur le mont des Oliviers, nous avons plus d’allusions qu’en Matthieu au service des disciples. La commission qui leur est donnée en Marc, c’est de prêcher l’Évangile à toute créature.


LUC.

En Luc vous avez, d’abord, un beau tableau de l’état du résidu pieux en Israël, au temps de la première apparition de notre Seigneur, et l’action de l’Esprit de Dieu parmi ceux qui composaient ce résidu ; et en même temps l’état public du peuple en rapport avec les Gentils. Vous voyez tout le monde politique mis en mouvement pour amener un pauvre charpentier à Bethléem. En connexion avec le résidu, Jean le Baptiseur vient, annonçant Celui qui doit baptiser du Saint-Esprit et de feu. Vous trouverez ensuite la généalogie du Seigneur Jésus jusqu’à Adam, et Luc nous présente Christ comme le Fils de l’homme, dans une manifestation morale parfaite sur la terre, et la grâce de Dieu déployée dans sa venue, quoiqu’il soit toujours serviteur au milieu d’Israël. Ce service se développe dans les diverses formes de la grâce, avec des allusions spéciales à ses éléments moraux ; Luc montre qu’il peut descendre jusqu’aux Gentils, en rompant les relations d’alliance avec les Juifs et en distinguant, non pas seulement le caractère du résidu, mais les disciples comme formant ce résidu : « Bienheureux, vous pauvres » etc. Nous avons, en conséquence, dans le démoniaque de Gadara, un tableau spécial de la guérison en Israël, de la ruine du peuple, et de la mission du résidu délivré, laissé comme témoin, au lieu d’aller avec Lui. Dans la transfiguration, vous avez encore le détail particulier de son entretien avec Moïse et Élie relativement à son prochain départ, puis l’annonce réitérée du fait que le Fils de l’homme allait être livré aux nations, et le jugement du moi sous toutes ses formes par la déclaration, que l’incrédulité de la génération d’alors, y compris ses disciples, mettrait fin à ses relations avec Israël ; puis il y a l’exigence d’un dévouement absolu à Lui. Vous trouvez ensuite le patient service de Christ pour Israël, en envoyant les soixante et dix, mais en avertissant les Juifs, que c’était un appel final et entraînant le jugement — après quoi il apprend aux 70 envoyés que, quelle que fût la puissance qu’ils recevaient de Lui en rapport avec le royaume, ils devaient plutôt se réjouir d’appartenir au ciel. Puis nous avons le principe de la grâce en agissant comme un prochain, au lieu des exigences de Dieu envers le prochain. Le Seigneur annonce ensuite le don du Saint-Esprit à ceux qui le lui demandent, et l’exaucement de la prière ; le jugement des Scribes et des Pharisiens à cause de leur blasphème contre le Saint-Esprit, par lequel Christ avait prouvé que le royaume de Dieu était venu au milieu d’eux ; par lequel aussi, il liait la puissance de l’ennemi, afin qu’il pût délivrer ceux qui en étaient les captifs ; mais maintenant, dans le milieu moral où était la nation, Lui, Jésus, était le seul moyen de délivrance et de marche sainte, et ses adversaires seraient laissés livrés au pouvoir de Satan dont ils parlaient. L’audition de la Parole était d’une plus grande importance que l’association avec Israël selon la chair — plus importante qu’aucun lien charnel. Ainsi les hommes de Ninive et la reine de Séba se lèveraient en jugement contre cette génération, en laquelle serait trouvé le sang de tous les prophètes. Ils seraient mis à l’épreuve par l’envoi au milieu d’eux d’apôtres et de prophètes ; mais ils les mettraient à mort.

Puis le Seigneur exhorte les disciples à se confier en Dieu pour toute chose, et à le confesser, Lui, le Seigneur Jésus, en présence de toute l’opposition qu’ils rencontreraient : il leur apprend que le Saint-Esprit leur serait donné, en sorte que ceux qui résisteraient au Saint-Esprit en eux, seraient jugés comme ceux qui le blasphémaient en Lui. Il leur enseigne (aux disciples) que toutes choses seraient rendues manifestes. Ils ne devaient s’inquiéter de rien, mais chercher le royaume que le bon plaisir du Père voulait leur donner. Ils devaient avoir leur trésor dans le ciel et attendre le Seigneur. Ensuite il leur décrit le caractère du fidèle et de l’infidèle serviteur en son absence ; il leur annonce que son témoignage amènera la division parmi les hommes, même dans les familles ; il engage le peuple à considérer les signes des temps et à juger d’eux-mêmes ce qui était juste ; Jéhova étant comme Celui qui allait avec eux au jugement, ils devaient s’accorder avec Lui pendant qu’ils étaient en chemin.

Dans les chapitres XIII et XIV, nous avons, soit sous forme de paraboles, soit sous celle d’instructions directes, la mise de côté d’Israël et l’introduction des Gentils, avec la déclaration que, pour le suivre, tous doivent prendre leur croix et être le sel de la terre. Puis, dans les chapitres XV et XVI, vous avez les voies de Dieu en grâce envers les pécheurs, toujours liées avec la mise de côté du Judaïsme. Ainsi, nous avons, premièrement, la grâce cherchant et recevant les pécheurs ; en second lieu, les espérances pour l’avenir substituées aux jouissances actuelles ; enfin, le voile est tiré, et ce qui est céleste est présenté en contraste avec tout ce que le Judaïsme promettait à ceux qui étaient extérieurement fidèles.

Après cela, vous trouvez des avertissements à ne pas être une occasion de chute pour les petits ; et d’un autre côté, dans le cas de torts faits aux disciples, des exhortations à les pardonner — la puissance de la foi dans les croyants ; mais la déclaration que tout ce qu’ils peuvent faire n’est rien de plus que leur strict devoir. L’affranchissement de la loi d’Israël est montré comme devenant le privilége de quiconque reconnaît le Seigneur dans la personne du Christ. Le royaume était au milieu d’eux dans sa Personne ; mais Il viendrait inopinément dans sa gloire, pour exécuter le jugement, en sachant bien discerner le juste du méchant. Dans la détresse de cette journée, et dans tous les temps, on devait persévérer à invoquer Dieu et à compter sur sa réponse. Il insiste sur l’humilité d’esprit, soit relativement à nos fautes, soit en rapport avec l’esprit de douceur. Le danger des richesses, comme obstacle à l’entrée dans le royaume, est indiqué, de même que la bénédiction assurée à celui qui, pour Christ, abandonne tout.

Le Sauveur monte alors à Jérusalem en passant par Jéricho. Dans les trois premiers évangiles, c’est ici un point chronologique distinct, où il commence à agir de nouveau, et pour la dernière fois, avec les Juifs. Ici encore pourtant Luc montre la grâce recevant Zachée qui, quoique publicain, est reconnu par le Seigneur comme un fils d’Abraham. Lui même est venu comme Fils de David, cependant il apporte la grâce, « car le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu. » Ensuite la parabole des serviteurs, aux quels le Maître, en partant, confie de l’argent pour le faire valoir, diffère dans Luc, en ce que la responsabilité est surtout mise en relief. Chacun reçoit la même somme, et une récompense différente en rapport avec ce qu’il a gagné ; tandis qu’en Matthieu Il donne à chacun selon la sagesse et la capacité de chacun, et tous reçoivent la même récompense.

Dans l’entrée à Jérusalem du Seigneur Jésus, nous avons à remarquer cette expression : « Paix dans le ciel, » qui est particulière à Luc, indiquant que Christ détruit la puissance de Satan dans le ciel, et y établit la paix, afin d’introduire le royaume. C’est alors qu’il pleure sur Jérusalem — la place historique pour cet incident. Dans sa réponse aux Sadducéens, quand il s’adresse aux différentes classes de ses auditeurs, nous avons l’introduction de la puissance de la première résurrection, comme preuve que nous sommes fils de Dieu. Ici, comme dans Matthieu, nous avons son exaltation à la droite de Dieu, comme ce qui confond les Pharisiens quant à toute leur attente du royaume. Il juge les Scribes et loue la pauvre veuve, qui met sa pite dans le trésor, comme meilleure que tous les riches. Puis, dans la prophétie, il fait mention (ce qui n’est pas dans Matthieu) de la prochaine destruction de Jérusalem, et il ne parle pas de l’abomination de désolation, mais de Jérusalem assiégée par des armées ; puis de cette première destruction il passe à l’accomplissement du temps des Gentils. Il aime à s’arrêter sur l’esprit dans lequel ses disciples doivent rendre témoignage et sur la manière dont ils surmonteront les difficultés qui en seront la conséquence. Nous trouvons ici, à la Pâque, le mal du cœur de l’homme, porté à l’extrême, le débat parmi les disciples pour savoir lequel d’entre eux serait le plus grand. Il y a aussi le fait de Satan qui demande à les cribler, avec une allusion spéciale à Simon, pour lequel Christ avait prié, et une claire intimation de la différence entre les circonstances actuelles et celles du temps où il exerçait la puissance, de manière à les garder sur la terre.

Dans les scènes de Gethsémané et de la croix, le Seigneur Jésus nous est, beaucoup plus complétement qu’ailleurs, présenté comme homme ; nous avons là encore sa propre perfection, sa fidélité et sa grâce envers eux. Ici, ce n’est pas Jéhova frappant son compagnon, comme dans Matthieu, mais nous le voyons en agonie et sa sueur devient comme des grumeaux de sang. C’est l’homme souffrant et la perfection de la foi et de la grâce dans l’homme souffrant.

C’est ce qui caractérise Luc d’un bout à l’autre, vous y voyez plus souvent Jésus en prière : ainsi, pour n’en citer que deux exemples, lors de son baptême et de sa transfiguration. Un autre trait peut être mentionné comme caractéristique de l’évangile de Luc, c’est le rapprochement de plusieurs circonstances dans une seule expression générale, et le récit souvent détaillé de quelque fait particulier, qui présente quelque grande vérité et beauté morale, tel que le voyage à Emmaüs et d’autres. Vous avez, en Luc, le cas d’Hérode, et celui de Pilate et d’Hérode devenant amis à cause de leur inimitié contre Christ. Nous y lisons encore la conversion du brigand sur la croix, et l’ouverture du Paradis qui lui est accordée par le Seigneur, immédiatement, en contraste avec le royaume, et son intercession pour les Juifs. À quoi je puis ajouter l’inutilité de sentiments naturels pour Christ, quand on ne le suit pas.

Vous pouvez remarquer la puissance de Christ, qui, dans une vie non épuisée, remet son esprit au Père. Le centenier le reconnaît comme un homme juste ; et l’effet produit par sa mort, et ce qui l’a accompagnée, sur les spectateurs et sur Joseph, le membre du Conseil, est aussi exposé. Quant au détail des deux disciples allant à Emmaüs, nous pouvons remarquer que Jésus leur explique les Écritures et se fait connaître à eux par ce qui était le signe de sa mort. Il se présente tout à fait comme étant le même homme, Jésus, et mange en présence de ses disciples. Il insiste encore sur ce que les Écritures doivent être accomplies, et ces Écritures sont le livre que nous avons encore aujourd’hui dans l’Ancien Testament (la loi, les prophètes et les psaumes). Il ouvre leur entendement pour comprendre les Écritures, insiste sur le fait, que c’est ainsi qu’il est écrit. La mission donnée est celle de la repentance et de la rémission des péchés en son nom, parmi les Gentils, en commençant par Jérusalem. Ils devaient être ses témoins, mais ils devaient attendre la promesse du Père, le Saint-Esprit venant du ciel ; et en les bénissant, Jésus est enlevé en haut.

Il n’est pas question ici de la Galilée, comme dans Matthieu et dans Jean, où nous avons ce qui est juif. Là c’était la connexion avec le résidu d’Israël, tandis qu’ici c’est la connexion avec le ciel.


JEAN.

En Jean, nous avons la personne divine du Seigneur, spécialement comme vie et comme lumière ; subsidiairement, l’envoi du Consolateur ici-bas à la place de Christ, puis un aperçu du cours entier des dispensations jusqu’au royaume millénial.

Les 18 premiers versets nous présentent la personne même du Seigneur Jésus. Vers. 1-5 : d’une manière abstraite, quant à la nature et à l’effet de son apparition. Vers. 6-11 : témoignage de Jean à ce sujet, et l’effet de sa venue. Vers. 12, 13 : effet et voie de la grâce. Vers. 14-18 : la parole faite chair.Vers. 19-54 : témoignage de Jean à ce que Christ serait quant à son œuvre et à sa puissance efficace pour l’homme : Agneau de Dieu, Celui qui baptise du Saint-Esprit, reconnu comme Fils de Dieu, par le Saint-Esprit descendu sur lui. Vers. 55-42 : De fait, le témoignage de Jean envoie des disciples à Jésus ; ce qui embrasse donc toutes les voies du Seigneur avec le résidu pendant la vie de Christ, et ci-après, jusqu’à ce qu’il soit reconnu par le résidu à la fin, représenté par Nathanaël. Ensuite il est reconnu comme Fils de Dieu et Roi d’Israël : mais il prend un titre plus étendu encore, celui de Fils de l’homme que servent les anges. Remarquez surtout (vers. 38-42) que Christ est le centre divin, Dieu manifesté en chair ; et secondement, le chemin à travers le monde : « Suis-moi. » Le monde est condamné, Christ sépare les siens du monde et les rassemble autour de Lui-même, comme Dieu révélé d’en haut, et le seul chemin pour l’homme ici-bas. Au vers. 52, il a encore un autre caractère — le ciel est ouvert sur lui comme homme, et les anges montent et descendent sur un homme. Il est, comme homme, l’objet des cieux ouverts. Notez que notre partage est comme celui d’Étienne : le ciel ouvert pour nous, et Lui, le Fils de l’homme, étant là. Notez encore, que tout homme a un objet, auquel il devrait regarder — et que cet objet est Christ.

Chap. II, 1-22 : Double aspect du troisième jour (action milléniale) en Israël : les noces, et le jugement de purification.

Vers. 23-25 : Le Seigneur ne peut pas être reçu, maintenant selon l’intelligence de la chair ; mais, au chap. III, un homme doit naître de nouveau. Cela est vrai même pour les promesses terrestres, faites à Israël. Mais les pensées de Dieu envers l’homme vont jusqu’au ciel, d’où le Fils de l’homme est descendu, où, dans sa personne divine, Il est, et d’où Il parle. Dieu aime le monde, et lui donne son Fils pour que la foi individuelle ne périsse pas. Cela introduit la croix — le Fils de Dieu donné — le Fils de l’homme élevé com me le serpent. La condamnation dépend du fait, de croire ou de ne pas croire au Fils de Dieu, et la cause en est, que la lumière est venue dans le monde et que les hommes aiment les ténèbres. C’est là une grande vérité morale tout à fait en dehors d’Israël. Christ a parfaitement révélé le ciel, vu qu’il le connaît, et il a rendu l’homme qualifié pour le ciel, en croyant en Lui. Ensuite Jean rend témoignage à Christ, en contraste avec lui-même, et à son témoignage (à Lui) comme divin et céleste, comme venant de Celui à qui Dieu a donné toutes choses. En croyant en Lui, un homme à la vie : celui qui ne croit pas ne verra point la vie ; la colère demeure sur lui. Tout ce service précédait l’entrée de Jésus dans son ministère public, ce qui eut lieu seulement après que Jean eut été mis en prison.

Chap. IV. La jalousie des Juifs chasse Christ de la Judée, Dans la femme samaritaine, quelque chose de nouveau, en dehors et indépendant du Judaïsme, est introduit, en principe. Dieu est là pour donner, — mais il se présente dans l’humiliation, ce qui heureusement inspire de la confiance pour demander ; c’est Lui qui donne le désir, et une source spirituelle, jaillissant jusqu’en la vie éternelle au dedans de l’homme. Mais la nature humaine ne peut recevoir les choses spirituelles. Dieu atteint la conscience par la Parole. Cela est reconnu comme venant de Lui ; puis Christ est connu et confessé comme Sauveur du monde. Et quoique le salut vînt des Juifs, Dieu, qui est Esprit, doit être adoré en esprit et en vérité. Et le Père (tel est son nom maintenant révélé en grâce) en cherche de tels qui l’adorent, en venant au-devant d’une âme dans le besoin. C’est là la joie de Jésus en grâce.

Chap. V : La loi, avec toutes ses ordonnances, ne peut rien faire, à cause de la faiblesse de la chair ; mais maintenant la vérité est, que c’est le Père et le Fils qui travaillent, et non pas l’homme. Ils ne peuvent avoir leur sabbat dans le péché et dans la misère. Un tel sabbat n’est pas reconnu ; mais comme le Père a la vie en lui-même, il a aussi donné à Jésus, le Fils, d’avoir la vie en lui-même ; et Il vivifie ceux qu’il veut ; et Dieu lui a remis tout jugement[1], afin que tous l’honorent comme ils honorent le Père. Il n’y a pas de confusion dans ces manières de l’honorer. Celui qui entend sa Parole, et qui croit au Père qui l’a envoyé, a la vie éternelle ; il ne vient point en jugement ; mais il est passé de la mort à la vie. Il y a donc une résurrection de vie, et une résurrection de jugement.

Vers. 30-47 : Jésus-Christ est présenté comme vie à la responsabilité de l’homme ; témoignage lui est rendu par Jean Baptiste, par ses œuvres, par le Père, par les Écritures, et ils ne voulaient pas venir à lui pour avoir la vie. Les Juifs ne voulaient pas le recevoir. Quand le faux Messie viendra en son propre nom, ils le recevront ; tout comme ils rejetaient les écrits de Moïse, qui avait parlé de Christ, ils rejetaient aussi les paroles de Christ.

Chap. VI : Tableau de l’ordre des voies de Dieu en Christ. Déjà Prophète, il ne voulait pas être Roi. Il s’en va tout seul en haut pour prier. Durant ce temps-ci, les disciples luttent sans lui contre le vent, Christ les rejoint et ils abordent aussitôt. Ceci est en connexion avec la pâque, et Christ s’affirme lui-même comme le Jéhova du Psaume CXXXIIme. Au lieu de cela maintenant, il est le pain descendu du ciel pour donner la vie au monde, et il doit être reçu intérieurement comme incarné, mais aussi comme ayant été mort, vu qu’il n’y a point de vie en aucun homme ; mais c’est spirituellement qu’il faut entendre ces choses, il allait aussi remonter là où il était auparavant.

Chap. VII : Les Juifs (ses frères) ne croyaient pas en lui, et il ne peut se montrer au monde. C’est la fête des tabernacles ; mais il promet l’Esprit à ceux qui croient, au lieu de sa présence visible, comme des fleuves d’eau vive (précédemment [IV, 14], c’était comme une fontaine d’eau jaillissante jusque dans la vie éternelle). Distinguez les Juifs (de Judée) et le peuple (de Galilée etc.).

Dans le chap. VIII, nous voyons la Parole, de Christ rejetée, et dans le chap. IX, ses œuvres.

Au chap. VIII, Christ est la lumière du monde, agissant sur la conscience en contraste avec la différence entre des péchés grossiers et l’état de péché, et il est la Lumière pour conduire. Sa parole est l’absolue expression de Lui-même. Il est d’en haut, l’homme incrédule est d’en bas, et du diable, qui est menteur et meurtrier, et n’a pas persévéré dans la vérité. Lui est Dieu. Les Juifs le rejettent.

Au chap. IX, Il donne des yeux pour voir ; et cela par l’incarnation qui, en elle-même, ne donne pas la vue, mais elle le fait quand, par l’Esprit et la Parole, Il est connu comme l’Envoyé de Dieu. Il est confessé comme Prophète, puis on croit en Lui comme Fils, par le moyen de la parole reçue. La brebis est mise dehors, mais Il va devant elle.

Le chapitre X nous présente les soins que Jésus prend de ses brebis. Il entre par le chemin voulu de Dieu ; puis Il est Lui-même le chemin voulu de Dieu ; Il donne le salut, la liberté et la pâture. Il laisse sa vie pour les brebis ; cependant Il les connaît et elles le connaissent, comme son Père le connaît et comme Il connaît son Père ; en laissant sa vie, Il devient l’objet spécial de l’amour de son Père. Il a d’autres brebis (les Gentils), et il y aura un seul troupeau et un seul Berger. Il sort de son abaissement obéissant pour être un avec son Père. Le Père et le Fils sont des noms de grâce.

Chap. XI. Il est déclaré Fils de Dieu par sa puissance de résurrection. Il est la Résurrection et la Vie ; ce qui répond au caractère de sa présence. Lui présent, les morts vivent, les vivants ne meurent pas. Mais tout en montrant la puissance divine, Il est, comme homme, le Fils dépendant — Il est compatissant pour nous et Il sympathise avec nous, mais Il est toujours exaucé.

Chap. XII. Il est Fils de David et le temps de sa gloire comme Fils de l’homme est venu ; mais alors il faut qu’Il meure. Avant cela Il est reçu à Béthanie, où le résidu enseigné par Lui est initié à la connaissance de sa mort, en laissant pour quelque chose de nouveau le terrain où mûrit l’inimitié. Sa mort, en tant qu’Il est rejeté par l’hostilité et l’aveuglement désespérés et judiciaires d’Israël, apparaît maintenant pleinement à nos yeux.

Chap. XIII. Son départ ne doit pas mettre fin à ses services envers ses disciples. Il les rend propres à être avec Lui, puisqu’Il ne peut pas demeurer avec eux ; ce qui est essentiellement nécessaire et conséquent à sa vraie nature et à sa gloire. Il est venu de Dieu et Il s’en va à Dieu , et le Père lui a donné toutes choses entre les mains. Parfaitement sans pareil, et, quoique dans la nature humaine, ayant toujours une pureté et une perfection divines, tout comme une position glorieuse, tout en ayant affaire avec des hommes traîtres et hostiles, Il aimait les siens dans ce monde et à travers tout Il les aima jusqu’à la fin. Les ayant régénérés par la Parole, Il lave leurs pieds comme étant leur serviteur, Il leur rend aussi service comme étant leur modèle, Il leur montre son amour pour eux, Il leur fait voir l’avantage d’une proximité habituelle de Lui pour être en état de comprendre ses pensées. Lorsque Judas est sorti, Il montre que le fondement de la nouvelle, mais essentielle et éternelle relation avec Dieu est posé dans la croix, où Lui prend le titre de Fils de l’homme. Le Fils de l’homme est glorifié en cela, car qu’y a-t-il de plus glorieux pour l’homme que de glorifier et de manifester tous les attributs essentiels de Dieu. Dieu est glorifié en Lui, aussi ne tardera-t-il pas de lui conférer le règne ou la gloire de l’héritage, mais Il le glorifiera en Lui-même, et Il le glorifiera incontinent. Puis, en les quittant, Il leur enjoint de s’aimer les uns les autres, et il avertit Pierre qu’Il ne pouvait le suivre maintenant. Le chemin pour cela devait passer à travers la mort, la destruction, et la colère pour l’homme, comme n’ayant que la vie naturelle. Remarquez qu’au verset 10, le premier mot traduit, ordinairement par lavé, est λελούμενος, qui signifie proprement baigné ; cela ne peut pas se répéter. Ce sont les pieds qui ramassent de la boue dans la marche à travers un monde souillé ; mais le croyant est tout net une fois pour toutes.

Chap. XIV. D’abord, le Seigneur fait voir que Lui, absent, est un objet de foi comme Dieu l’était. Il ne s’en allait pas pour être en repos, en les laissant dans la détresse. Si tel eût été son but, Il le leur aurait dit. Il s’en allait pour leur préparer une place dans la maison de son Père, et Il reviendrait pour les prendre auprès de Lui. Puis nous apprenons ce qu’ils avaient par sa présence et ce qu’ils auraient après son départ. Ils savaient où Il allait, car Il allait au Père, et en Lui ils avaient vu le Père. Ils connaissaient le chemin, car en venant à Lui ils trouvaient le Père. Mais après s’en être allé, il demanderait et le Père enverrait un autre Consolateur pour être avec eux, ce que Christ ne pouvait plus, et pour demeurer en eux. Jusqu’ici Il avait seulement été avec eux. Par le moyen de ce dernier fait ils le connaîtraient. Si quelqu’un garde ses paroles, son Père l’aimera, et Lui, Jésus, se manifestera à lui ; et si quelqu’un garde sa Parole, son Père et Lui viendront et feront leur demeure avec Lui. Il leur laisse la paix, en leur donnant sa propre paix. Enfin, Il attendait, de la part de ses disciples, un amour tel qu’ils auraient dû se réjouir de ce qu’Il s’en allait, ou en d’autres termes, — prendre intérêt à son bonheur — immense témoignage d’intimité avec Lui.

Chap. XV. Christ remplace Israël, l’ancienne, mais non pas la vraie vigne sur la terre ; les disciples en sont les sarments, rendus nets par la Parole. Le Père nettoie celui qui porte du fruit, mais Il retranche les sarments qui n’en portent point. Ils devaient demeurer en Lui, et Lui en eux. Si quelqu’un (non pas eux) ne demeurait pas en Lui, il serait jeté dehors et brûlé. Si eux demeuraient en Lui et que ses paroles demeurassent en eux, ils pourraient disposer de sa puissance. D’abord, dépendance, confiance ; puis, Paroles de Christ, — formant les désirs et les pensées. En portant du fruit ils Lui ressembleraient.

Ensuite, ils devaient demeurer dans son amour, et cela par l’obéissance ; et tout cela afin que leur joie fût accomplie. Ils devaient s’aimer les uns les autres comme Il les avait aimés. Il laissait sa vie pour ses amis : — Ils étaient ses amis (non pas Lui leur ami — c’est ce qu’Il est pour les pécheurs ; mais eux ses amis) — et cela afin qu’ils s’aimassent les uns les autres. Le monde les haïrait comme il l’avait haï. Enfin, le Consolateur viendrait et rendrait témoignage de Lui. Christ l’enverrait quand Il serait glorifié, et eux aussi rendraient témoignage de Lui comme ayant été avec Lui. Remarquez que, au chap. XIV, c’est le Père qui envoie le Consolateur, lequel leur remet en mémoire tout ce que Jésus leur avait dit ; ainsi leur témoignage était confirmé ; mais Il voulait aussi leur révéler sa gloire céleste. Ici Il envoie le Consolateur de la part du Père.

Chap. XVI. Le Consolateur comme présent ici-bas, et son œuvre dans le monde et dans l’Église, en contraste avec l’état des disciples dans un monde hostile et au milieu d’un judaïsme aveugle. Les disciples, absorbés par la perte qu’ils allaient faire, ne regardaient pas à ce que Dieu allait amener ; cependant la présence du Consolateur était digne du départ de Christ. Il convaincrait le monde de péché, de justice et de jugement — de péché, en rejetant le Christ, parce que sa présence prouvait que le rejeté du monde s’en était allé au Père — de justice, en tant que Lui (Jésus) l’ayant méritée était là (justice de Dieu) et que le monde, qui l’avait rejeté, ne le verrait plus. La rupture était absolue. Le monde était convaincu de jugement, parce que son prince, qui l’avait ameuté contre Christ, était jugé, ce qui était la preuve que la puissance de Christ sur lui et sur sa méchanceté était là. Le Jugement était démontré, car sa position était déjà celle d’un être jugé.

Le Consolateur devait conduire les disciples dans toute la vérité — leur annoncer les choses à venir — leur montrer les choses de Christ, c’est-à-dire tout ce qui était au Père. Cependant, encore un peu de temps, et les disciples le reverraient (savoir, après sa résurrection) et ils jouiraient de la conscience de leur relation avec le Père. Quant au présent, ils seraient dispersés et ils le laisseraient seul, mais le Père était avec lui, et ils pouvaient avoir bon courage. Il avait vaincu le monde.

Chap. XVII. Christ s’adresse au Père.

Vers. 1-5. Il pose le fondement de tout ce qu’il a à demander. Il doit être glorifié comme Fils, et comme ayant achevé l’œuvre — l’espèce de gloire qui lui est due, et notre titre à nous aussi pour entrer. Il a autorité sur toute chair, pour donner la vie éternelle à ceux qui lui sont donnés, double primauté sur l’homme, et sur les saints pour la vie. La connaissance du Père et de Lui (Jésus), comme envoyé, est la vie éternelle.

Les vers. 6-8 nous montrent la position des disciples. Il leur a manifesté le nom du Père, base de leur relation avec Dieu. Ils l’ont connu, Lui Jésus, comme ayant tout reçu de la part du Père ; ce n’est pas la gloire judaïque du Messie procédant de Jéhovah. Tout ce que le Père Lui a communiqué dans cette position, Il le leur a donné, afin qu’ils puissent non-seulement le posséder, mais en jouir pleinement.

Vers. 9-13. Il prie pour eux, non pour le monde, mais pour ceux qui lui ont été donnés par le Père, les disciples. Il s’appuie sur ce fait, qu’ils sont au Père (tout est possédé mutuellement par le Père et par le Fils), et Christ est glorifié en eux ; le but, c’est qu’ils aient sa joie accomplie en eux.

Vers. 14-19. Ils sont placés dans la position de son témoignage, la Parole (non plus les paroles) était liée avec la place de relation ; ils ne sont pas du monde, de même que Christ n’en était pas ; non pas pour en être ôtés, mais pour être gardés du mal ; ils devaient être moralement mis à part pour le Père par la vérité — la parole du Père. Ils sont envoyés par Christ dans le monde, comme Christ y a été envoyé par le Père. Et Il se met lui-même à part pour le Père, comme homme céleste, afin que le Saint-Esprit, en prenant ce qu’Il était, les mît eux-mêmes à part. C’était Christ comme vérité, mais toujours vérité.

Dans les vers. 20, 21, Christ demande que ceux qui croiront par leur parole, soient un dans le Père et dans . le Fils, afin que le monde croie.

Vers. 22, 23. Il leur a donné la gloire, pour qu’ils soient consommés en un dans la manifestation de cette gloire, afin que le monde connaisse.

Vers. 24-26. Il veut les avoir là où Il est, Lui qui a été aimé avant que le monde fût. Ils sont aimés comme Il a été aimé, et Il leur a fait et leur fera connaître le nom du Père, afin qu’ils puissent jouir de son amour, Lui étant en eux.

Chap. XVIII-XIX. Remarquons le caractère que présentent ici soit Gethsémané, soit la croix. C’est toujours le Fils de Dieu au-dessus de la tentation, montré comme en dehors de la souffrance. Point de : « s’il est possible, que cette coupe passe loin de moi ; » — point de : « pourquoi m’as tu abandonné ? » mais ils reculèrent et tombèrent par terre ; et Il se livre lui-même, afin que les siens puissent échapper. Et sur la croix — il sait qu’un passage de l’Écriture devait encore être accompli, Il recommande sa mère au disciple bien-aimé, et lui enjoint d’être un fils pour elle — Il remet son esprit. Pierre le renie. Lui répond au souverain sacrificateur et à Ponce Pilate, avec une calme supériorité, laissant au premier à décider la question, rendant au dernier témoignage de Lui-même comme de la vérité, et se soumettant à lui comme à l’autorité donnée d’en haut. Les Juifs rejettent tout autre roi que César. Ils sont rabaissés, comme partout dans cet Évangile. Du Christ pas un os n’est rompu, mais Il est avec le riche en sa mort.

Le chap. XX nous offre un tableau de tout le temps qui s’écoule, depuis le résidu d’alors, à travers toute la période de l’Église, jusqu’au résidu converti quand il verra le Seigneur. Marie de Magdala, qui représente le résidu, appelée, comme une brebis, par son nom, attachée à Lui personnellement. Puis les disciples deviennent des frères dans la même relation avec Dieu et le Père que le Christ lui-même. Ensuite ils sont réunis et la paix leur est donnée ; puis ils reçoivent le Saint-Esprit et sont envoyés par Christ pour prêcher la rémission des péchés ; puis le résidu (Thomas), qui ne veut pas croire sans voir, croit en voyant ; mais ceux qui ont cru sans avoir vu sont tout particulièrement bienheureux. Ainsi le Seigneur s’était montré deux fois.

Chap. XXI. Après cela, vient le grand rassemblement de l’époque milléniale, où le filet ne se rompra pas. Christ avait déjà quelques poissons sur le rivage ; ceux-là sont retirés des grandes eaux. Pierre est réhabilité, il doit avoir soin des brebis de Christ, spécialement du troupeau juif. Jean est laissé pour veiller sur les saints de l’Église et pour être témoin de Dieu jusqu’à ce que Christ vienne ; ce qui nous porte jusqu’à l’Apocalypse. Ainsi nous avons le ministère de Pierre parmi les Juifs de l’Église ; les Épîtres de Jean et l’Apocalypse, qui se rapportent à l’apparition du Christ ; le ministère de Paul vient entre deux et parle du mystère caché : l’Église et l’enlèvement des saints avant l’apparition du Seigneur Jésus.


ACTES DES APÔTRES.

Le commencement de ce Livre se rattache directement à la fin de l’Évangile de Lue ; nous trouvons ici les disciples agissant avec intelligence des Écritures, sans la puissance du Saint-Esprit. Puis les Actes des Apôtres contiennent la révélation du don du Saint-Esprit et de ses opérations ; d’abord, à Jérusalem, où Il est rejeté par Israël ; ensuite, dans ses libres opérations en dehors d’Israël ; enfin, en Paul, en qui il est en rapport avec la révélation de l’Église parmi les Gentils en général ; ce Livre se termine par le fait que Paul est livré aux Gentils par les Juifs, et qu’il est envoyé à Rome comme prisonnier.

La descente du Saint-Esprit, tout en n’annulant pas le résultat de Babel, passe par-dessus en grâce par le don des langues, premier signe de sa présence. Nous voyons les effets moraux de cette présence dans le dévouement et l’unité des croyants, et dans la formation de l’assemblée, à laquelle le résidu d’Israël est ajouté : « Le Seigneur ajoutait tous les jours à l’église ceux qui devaient être sauvés » (τούς σωζομένους ; compar. Actes II, 47 avec Luc XIII, 23). Mais le retour du Christ est encore offert aux Juifs (fondé sur l’intercession du Sauveur sur la croix), à la condition de leur repentance ; et en même temps la déclaration qu’il faut que le ciel le reçoive jusqu’au temps où tout ce que les prophètes ont annoncé sera établi ; mais Israël rejette ce témoignage. Le Saint-Esprit, ainsi descendu, est reçu par Christ à cet effet, en conséquence de son exaltation. Les apôtres poursuivent patiemment leur témoignage, malgré l’opposition des Juifs, témoignage qui est confirmé par la puissance du Saint-Esprit, manifesté ainsi comme la présence de Dieu dans l’assemblée sur la terre, sondant les cœurs des hommes. Il procure l’unité et l’ordre même dans les choses temporelles, et il agit librement selon la foi et la fidélité des instruments de son propre choix. Cette libre action provoque le jugement final des Juifs, conformément à tous les principes de la relation de Dieu avec l’homme, parce que leur conduite est, d’un bout à l’autre de leur histoire, signalée par leur résistance à l’Esprit saint ; mais cela est accompagné du ciel ouvert pour celui qui, d’un autre côté, était rempli du Saint-Esprit, et rendait le témoignage auquel ils résistaient maintenant.

Sa grande ressemblance avec Christ, qu’il voit dans la gloire, est admirablement exprimée : sa mort sur la terre, et sa réception dans le ciel. Le maintien de la bénédiction de l’Église, en connexité avec Israël, devient bientôt évidemment impossible. C’est ici que Saul, l’ennemi acharné, entre en scène.

Puis, avant d’en revenir à aucun autre fait positif, vous avez la libre action du Saint-Esprit propageant l’évangile en dehors de Jérusalem, en conséquence de la persécution. Ensuite, nous voyons Saul, l’apôtre de l’hostilité contre Christ, brisé et renversé par Christ qui se révèle dans sa suprême et céleste gloire, en identifiant avec lui tous les chrétiens comme étant Lui-même : « Pourquoi me persécutes-tu ? »

Le témoignage rendu à Christ par Pierre avait consisté en ceci : que le Messie, le Prince de la vie, que les Juifs avaient rejeté, Dieu l’avait exalté. Celui de Paul, dès le début, est celui-ci : que Christ est le Fils de Dieu. Pierre ne le prêche jamais comme Fils de Dieu. En conséquence la prédication de Paul embrasse ces deux points : la gloire céleste et l’unité de saints avec Christ, puis Christ comme Fils de Dieu. Mais Saul, après avoir été reconnu et accueilli par les disciples, est mis de côté pour un temps. Alors le ministère de Pierre continue ; et le premier Gentil est, par son moyen, ajouté à l’Église, n’existant jusqu’alors que parmi les Juifs, et cela pour maintenir son unité fondamentale.

La précédente action libre du Saint-Esprit en dehors de Jérusalem, dans la Samarie, avait été rattachée à l’Église par Pierre et Jean, et les disciples avaient reçu le Saint-Esprit par l’imposition des mains de ces deux apôtres. Nous voyons maintenant la même libre action du Saint-Esprit s’étendant à des Gentils à Antioche, la grande ville grecque. La connexion est toujours gardée par les apôtres, qui envoient là Barnabas, lequel s’y rend et, bientôt après, va chercher Saul à Tarse.

Nous avons ensuite le témoignage rendu par des prophètes (autre signe de la présence du Saint-Esprit), la même connexion étant maintenue d’une autre façon. Les prophètes viennent de Jérusalem, et il résulte de leur visite que ceux d’Antioche envoient des secours à leurs frères de Judée. Puis nous avons la preuve du service des anges pour la délivrance des saints et le châtiment des adversaires ; c’est ce qui termine cette partie des Actes.

Alors le Saint-Esprit, par l’intermédiaire des prophètes, ordonne la mise à part de Barnabas et Saul, pour l’œuvre à laquelle Il les avait appelés, et ils sont envoyés par l’Esprit saint. C’est un nouveau genre d’apostolat. Le premier fait que nous trouvions est une figure de l’aveuglement total des Juifs qui résistent au Saint-Esprit, tandis que les yeux des Gentils sont ouverts pour croire. Malgré cela, Paul (car il est maintenant appelé Paul), selon la pensée du Seigneur, s’adresse toujours premièrement aux Juifs, et ensuite aux Grecs, Jean les quitte. Après avoir prêché de côté et d’autre, ils choisissent des anciens pour les assemblées, comme il en est ici question pour la première fois. Puis Barnabas et Paul s’en retournent à Antioche, « d’où ils avaient été recommandés à la grâce de Dieu pour l’œuvre qu’ils avaient accomplie, » ce qui nous donne le vrai sens de l’imposition des mains qu’ils avaient reçue avant leur départ. « Et ils y séjournèrent assez long temps avec les disciples. »

L’Église ayant donc été librement établie sur des principes célestes et en dehors de Jérusalem, Satan cherche à y introduire la confusion en ramenant les chrétiens à la loi ; et Dieu, pour sauvegarder l’unité, fait que cette question soit discutée à Jérusalem ; en sorte que les apôtres qui étaient là et l’église déclarent les Gentils affranchis du joug. Les points, auxquels ils devaient se soumettre, n’étaient point introduits par la loi, mais ils exprimaient les droits de Dieu, en Lui-même, et sur toute vie, et le maintien de la pureté originelle dans laquelle Dieu, au commencement, avait placé l’homme sur la terre. Je vois ici, dans le sein de l’Église, que l’autorité est dans les apôtres : « Il a semblé bon au Saint-Esprit et à nous ; » en même temps, il y a une entière liberté de ministère. Ils envoient Judas et Silas avec Barnabas et Paul ; puis nous avons autre chose, Paul prenant avec lui des compagnons d’œuvre : d’abord Silas, ensuite Timothée qu’il circoncit. C’était complétement illégal ; jamais il ne s’élève contre la loi autant qu’ici. Or, nous voyons l’immédiate direction du Saint-Esprit dans l’accomplissement de son ministère ; mais cette direction était telle qu’elle ne l’empêchait pas de tirer des conclusions des signes divins qui lui étaient envoyés. Après cela, nous voyons Paul continuer son ministère — gardé de Dieu partout ; les démons mêmes forcés de le reconnaître ; et tout aussi compétent que les autres apôtres pour conférer le Saint-Esprit ; le ministère libre sous la direction de l’Esprit de Dieu marche toujours parallèlement à l’apostolat.

Alors Paul, en retournant à Jérusalem, parle de la fin de son ministère, dans ces contrées, aux anciens d’Éphèse à Milet, en annonçant les efforts de Satan et en les exhortant à veiller et à travailler avec l’ardeur et l’énergie qui avaient signalé ses propres travaux parmi eux. Il espère que les anciens seront gardés. Puis il retourne à Jérusalem, quoique le Saint-Esprit l’avertît de ce qui l’y attendait, et que les disciples lui dissent par l’Esprit de n’y pas monter. À la suggestion des anciens de Jérusalem, il s’accommode aux cérémonies juives, les croyants à Jérusalem ayant tous un grand zèle pour la loi. Cela le conduit en prison ; mais la captivité eut pour effet de le ramener sur le terrain du témoignage devant les Juifs, qui refusaient la grâce aux Gentils, devant Lysias, Félix, Festus, Agrippa et Néron. Mais, durant tout ce temps, il est prisonnier, et c’est comme tel qu’il agit à Rome. L’évangile de Paul était celui d’un prisonnier à Rome. Cela termine le témoignage rendu aux Juifs, et ainsi se clôt l’histoire qui nous est donnée, de la dissémination de l’Évangile dans les temps apostoliques.


ÉPÎTRE AUX ROMAINS.

Cette épître est un développement de l’Évangile de Dieu, en tant que témoignage de la justice de Dieu, et aussi en rapport avec le témoignage de sa colère se révélant du ciel. Pour traiter ce sujet, l’apôtre commence par l’exposition de la dépravation des Gentils, de l’hypocrisie des moralistes et de la culpabilité des Juifs, renfermant ainsi tous les hommes sous le péché, et montrant que le sang de Christ seul répond à toute cette culpabilité, ce qui, en même temps, démontre la justice de Dieu dans le support des péchés précédents des saints, et pose le fondement de la justice divine pour le temps à venir. Depuis le chap IV, l’apôtre lie la foi à la résurrection, après que Christ a été élevé pour nos offenses. Au chap. V, il l’applique à la justification et à la paix, dans l’assurance de l’amour de Dieu, et il en suit les traces jusqu’à Adam d’une part, et à Christ de l’autre, comme chefs, la loi étant seulement intervenue en passant.

Au chap. VI, le même principe est appliqué à une vie sainte, et au chap. VII, à la loi : le chap. VIII développe l’entière liberté, à laquelle le chrétien parvient par là, liberté liée à la vie et à la présence de l’Esprit, Dieu garantissant tout, parce qu’il est pour nous ; et comme tout cela est rendu certain pour nous par Christ, nonobstant tous les dangers possibles, rien ne peut nous séparer de l’amour de Dieu en Jésus-Christ. Il y a trois parties dans ce chap. VIII : d’abord, l’Esprit de vie, continuant jusqu’à la résurrection du corps (vers. 4-11) ; puis, le Saint-Esprit, comme personnalité à part, habitant en nous pour notre joie et pour sympathiser avec nous dans nos infirmités (vers. 12-27). La troisième partie (28 à la fin) est : Dieu pour nous. Ainsi, en résumé : La vie, Dieu en nous et Dieu pour nous.

Encore un mot : si ce n’est pour introduire l’intercession du Christ, il n’est pas question de son ascension dans l’épître aux Romains ; de là vient qu’il n’y est pas question non plus de l’unité du corps, à laquelle il est seulement fait une allusion, quant à ses effets pratiques (chap. XII) ; mais il s’agit ici de la relation de l’individu avec Dieu sur le principe de la grâce régnant par la justice — la justice de Dieu étant bien explicitement mise en contraste avec celle de l’homme, qui a pour règle la loi : ce qui peut servir à convaincre ceux qui ont une bonne volonté, de transgression, de convoitise et de totale impuissance morale.

Du chapitre IX au XI inclusivement, Paul concilie les promesses spéciales, faites aux Juifs, avec la doctrine de la justice divine, qui ne fait point de différence. Au chap. IX, tout en témoignant de son amour pour les Juifs et en reconnaissant tous leurs priviléges, il proclame l’absolue souveraineté de Dieu, démontrée, dans leur propre histoire, par l’exclusion d’Ismaël et d’Ésaü ; quoique fils d’Abraham et d’Isaac ; confirmant cela par le témoignage que, s’ils avaient été épargnés au pied du Sinaï, ils ne le devaient qu’à la souveraine miséricorde de Dieu : il se sert, dis-je, de cette miséricorde souveraine, pour prouver que l’appel de Dieu pouvait être adressé aux Gentils aussi bien qu’aux Juifs, confirmant cette assertion par des citations d’Osée. Ensuite, il montre que le rejet des Juifs avait été prédit par les prophètes — et qu’il vient de leur prétention à une justice humaine. Au chap. X, il met en contraste la justice de la loi avec celle de la foi ; il fait voir le droit des Gentils à la dernière — il dit que l’appel implique qu’il faut leur prêcher, et confirme cette pensée, ainsi que la rébellion des Juifs à l’appel, par leurs propres Écritures.

Au chapitre XI, il soulève cette question : Israël, comme peuple, est-il donc finalement et définitivement rejeté ? Non, et il en donne trois preuves : la première a rapport à sa propre personne ; en second lieu, la déclaration de l’appel des Gentils a été faite pour provoquer Israël à la jalousie, nullement donc pour les rejeter finalement ; la positive déclaration des Écritures, que le Rédempteur viendrait de Sion et détournerait de Jacob l’impiété. En connexité avec cela, il met les Gentils, introduits sur le principe de la foi, sous leur responsabilité, leur montrant que, s’ils ne persévèrent pas dans la bonté de Dieu, ils seront retranchés de l’arbre de promesse sur la terre, comme la plupart des Juifs l’étaient alors, et que Dieu y enterait de nouveau les Juifs : ceci étant le témoignage rendu à la sagesse, savoir, que Dieu les a également renfermés sous la désobéissance, afin que tous pussent être les objets de la pure miséricorde.

Dans la partie subséquente de l’épître, nous avons des exhortations ; seulement, au chap. XV, l’apôtre résume cette doctrine : « que Jésus-Christ a été ministre de la circoncision pour la vérité de Dieu, afin de confirmer les promesses faites aux pères, et afin, que les Gentils glorifient Dieu pour la miséricorde. »

Au chap. XVI, 26, lisez : « des écrits prophétiques, » et non, « les écritures des prophètes. »


LA PREMIÈRE ÉPÎTRE AUX CORINTHIENS

nous présente la mise en ordre intérieurement de l’Église par la direction et la puissance de l’Esprit de Dieu dans l’apôtre, qui place l’assemblée sous sa responsabilité à elle et sous l’obligation d’agir selon cette responsabilité, tout en affirmant son autorité à lui en cas de besoin. Il commence par reconnaître la puissance de l’Esprit au milieu d’eux se manifestant par des dons ; il reconnaît de même la grâce qui les gardait jusqu’à la fin ; mais il insiste sur la puissance de cet Esprit en contraste avec la sagesse de la chair — il affirme que nous, croyants, nous avons l’Esprit pour sonder ce que l’œil n’a pas vu, ce que l’oreille n’a pas entendu, que ces choses sont révélées par l’Esprit à tous ceux qu’il plaît à Dieu — communiquées par l’Esprit, et reçues par le moyen de l’Esprit. Ainsi nous avons : révélation, communication inspirée, et réception. Autre grâce de toute importance : nous avons la pensée de Christ.

Puis l’apôtre, ayant montré qu’il avait fidèlement posé le fondement, met la structure de l’édifice de Dieu sous la responsabilité de ceux qui travaillent à l’élever. Il défend son propre ministère et son autorité ; ensuite il entre dans des détails de conduite, quant à la pureté, insistant sur leur devoir d’exercer la discipline envers le méchant ; quant aux procès, quant au mariage et à l’acte de manger des choses sacrifiées aux idoles. Il défend, de nouveau, son ministère, appelle leur attention sur ce fait, qu’ils peuvent être participants des ordonnances de Christ et être perdus après tout ; mais, en rapport avec la cène du Seigneur, il insiste sur la nécessité pour eux de ne pas avoir communion avec l’idolâtrie. Puis, au chapitre XI, il parle de la convenance dans tous les actes d’un ministère spirituel, — prière ou prophétie — en les fondant sur Christ comme Chef de tout homme, et sur la prééminence subordonnée de l’homme. Ensuite, depuis le vers. 17, il traite de l’ordre dans l’assemblée, relativement surtout à la cène du Seigneur ; donnant, en même temps, une leçon sur la discipline de Dieu en contraste avec la condamnation. Le rapprochement des vers. 29 et 32 montre clairement l’erreur qu’on fait en traduisant, dans le premier de ces versets, le mot κριμα par condamnation, ou, comme la version anglaise, par damnation.

Vient ensuite le sujet des manifestations spirituelles : — la place qu’occupent les dons, l’unité du corps, et l’union individuelle de chaque membre à ce corps. Les dons viennent de l’Esprit, les services par les dons s’exercent sous l’autorité du Seigneur et pour Lui ; les opérations sont divines — de Dieu. Après cela, l’apôtre fait voir que l’amour est plus excellent que les meilleurs dons, — qu’il est le chemin le plus excellent ; et, au chap. XIV, revenant aux dons, il montre que ceux, dans l’exercice desquels l’intelligence est aussi en exercice, sont les plus précieux, et que leur exercice est soumis à ceux qui les possèdent, en vue de l’édification de tous. Au chap. XV, il parle de la résurrection, de la gloire de Christ et de la nôtre à ce sujet. Enfin, il rappelle la collecte pour les saints, et nous avons, dans les derniers versets, avec diverses salutations, une allusion à la liberté permanente d’un ministère individuel (vers. 15, 16) : savoir, le principe et le fait, que des croyants se sont voués eux-mêmes au service du Seigneur au milieu des saints — et qu’il faut se soumettre à tous ceux qui, comme eux coopèrent à l’œuvre, et les respecter.


LA SECONDE ÉPÎTRE AUX CORINTHIENS

est écrite en conséquence de ce que l’Apôtre avait appris par Tite que sa première lettre avait produit son effet. Il venait d’être en danger de la vie, et, parlant maintenant librement aux saints de Corinthe, il leur ouvre tout son cœur et leur explique pourquoi il ne les a pas visités en se rendant en Macédoine. Dans les cinq premiers chapitres, toutefois, il expose la puissance de vie en Christ, qu’il rattache à l’œuvre de Christ, de manière à introduire la justice de Dieu. Au chap. III, il l’oppose à la loi ; au chap. V, il montre sa supériorité sur la mort à tous égards ; et la délivrance du jugement comme motif de crainte, tandis que cette vérité nous pousse, par l’amour de Christ, à nous occuper des âmes des hommes. Au chap. IV, il fait voir le vase de terre, dans lequel est la puissance de cette vie, afin que la puissance soit pratiquement de Dieu, le vase étant tenu comme mort sous la croix, et le Seigneur aidant à cela par son intervention. Aussi ne faut-il regarder qu’aux choses éternelles, et Paul ne connaît plus personne selon la chair, mais il parle du ministère de la réconciliation, et de lui-même et d’autres comme ambassadeurs pour Christ, suppliant, pour Christ, les hommes : « Soyez réconciliés avec Dieu. »

Ce ministère se montre donc bien réel à tous égards. Paul exige une entière séparation du monde pour jouir des relations avec le Père ; il engage les saints à ache ver la sainteté dans la crainte de Dieu, et reconnaît en eux l’intégrité de la repentance qu’il avait provoquée ; les nouvelles qu’il en a reçues ont consolé son esprit. Puis il s’arrête un peu longuement sur la collecte pour les saints. Ensuite il est, malgré lui, forcé de légitimer son ministère en parlant de lui-même ; il termine ce sujet en faisant allusion à son ravissement au troisième ciel, tout en déclarant que sa force ne découlait pas directement de cet événement, mais de la puissance de Christ s’accomplissant dans la faiblesse. Il expose ses craintes que tout ne soit pas bien en règle, et qu’il ne soit forcé d’agir comme il ne l’aimerait pas. Enfin il en appelle à leur propre certitude d’être des chrétiens, comme preuve du fait que Christ parle par lui.


L’ÉPÎTRE AUX GALATES

a pour principal but d’opposer la loi aux promesses, à la grâce, à l’Esprit, non pas précisément à la justice, quoiqu’il en soit parlé. Elle montre que la loi est intervenue entre la promesse et Christ, qu’elle ne pouvait pas annuler la promesse, qu’elle n’a subsisté que jusqu’à Christ, ou jusqu’à la foi. En connexité avec cela, l’apôtre parle de l’indépendance de son ministère ; il expose brièvement qu’il était mort à la loi qui apporte la malédiction – mort par la loi, mais en tant que crucifié avec Christ ; en sorte que, s’il vit, c’est Christ qui vit en lui, et qu’il vit dans la foi du Fils de Dieu.

Au chap. III, 20, l’idée est, que l’accomplissement d’une promesse dépend uniquement de la fidélité d’un seul ; mais que la loi ayant un médiateur, Moïse, deux parties étaient en présence, or Dieu est un seul. Aussi, la bénédiction sous la loi dépend de la fidélité d’un autre aussi bien que de celle de Dieu, et en conséquence tout fait défaut. La promesse a été auparavant confirmée par Dieu à Christ. Christ est venu après la chute, et nous nous reposons sur l’œuvre du Médiateur, et non sur l’œuvre de la seconde partie. La loi a été ajoutée pour produire, non le péché, mais la transgression.

Un autre point : ceux qui étaient sous la loi ont été délivrés par Christ qui en a porté la malédiction ; en sorte que la bénédiction a son libre cours, et qu’ils reçoivent la promesse de l’Esprit. Dans les Galates, vous avez la mort appliquée à la loi, à la chair et au monde. Au chap. VI, vous trouverez l’indication du fait, qu’il y a un gouvernement de Dieu qui s’applique à tous les hommes, et dont les conséquences sont présentées comme une règle générale.


ÉPÎTRE AUX ÉPHÉSIENS.

Dans les Éphésiens nous avons les relations des saints avec Dieu le Père, et avec Christ comme monté en haut ; d’abord avec Dieu le Père, ce qui est notre vocation ; puis la connaissance de tous les plans de Dieu, comme résumant toutes choses en Christ, et ainsi la connaissance de l’héritage et de la place des héritiers, et le Saint-Esprit donné comme arrhes jusqu’à la rédemption de l’héritage. Ensuite l’apôtre prie ce Dieu de notre Seigneur Jésus-Christ (Christ étant considéré comme homme), demandant que les saints puissent com prendre ce qu’est l’appel de Dieu et l’héritage, et la puissance qui opère en nous, telle qu’elle a été manifestée en Christ, quand Dieu l’a ressuscité d’entre les morts et l’a fait asseoir à sa droite, de manière à l’établir sur toutes choses et de faire de l’Église son corps et son complément. Là-dessus ; il développe la vivification, la résurrection et la séance dans les lieux célestes en Christ de tous les saints par la souveraine grâce, de manière à montrer les immenses richesses de cette grâce par sa bonté envers nous. Ensuite il fait voir les Gentils éloignés et les Juifs, selon la dispensation, rapprochés, sortis les uns et les autres de leur position respective pour former un homme nouveau en Christ, et devenir ainsi l’habitation de Dieu sur la terre par l’Esprit. Ainsi nous avons l’assemblée liée à Christ en haut comme son corps, et étant sur la terre l’habitation de Dieu par son Esprit.

Après cela, Paul dit quelques mots du mystère, introduit ici pour la première fois, comme témoignage de la sagesse infiniment variée de Dieu dans les lieux célestes. Puis il demande au Père de notre Seigneur Jésus-Christ que ces bénédictions soient pleinement réalisées par l’habitation de Christ dans leurs cœurs par la foi, en sorte que, étant enracinés et fondés dans l’amour, ils soient capables de comprendre les dimensions infinies de ce qui constitue la gloire de Dieu dans ce caractère, et l’amour de Christ, de manière à être au centre de tout cela, selon la plénitude de Dieu lui-même. En outre, il attribue la gloire à Dieu dans l’assemblée pour tous les âges, — ce qui implique l’existence distincte et continue de l’assemblée. Notez, que, au verset 13, la largeur, la longueur, la profondeur et la hauteur ne s’appliquent pas à l’amour. Le chapitre III, dès le verset 2 à la fin, est une parenthèse, et les premiers mots du chapitre IV se lient au verset 1 du chap. III.

Dans les seize premiers versets du chap. IV, l’apôtre développe, en rapport avec la primauté de Christ, les unités auxquelles nous sommes amenés, et les instruments pour bâtir ou édifier, qui sont des dons, soit au dehors soit au dedans. Il y a trois unités : une unité réelle, une unité de profession et une unité universelle en Dieu. Premièrement : un seul corps, un seul Esprit, une seule espérance. Deuxièmement : un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême. Troisièmement : un seul Dieu et Père de tous, qui est au-dessus de tout, partout, et en vous tous. Nous devons marcher dans l’humilité et dans l’amour, et ainsi nous appliquer à garder l’unité de l’Esprit par le lien de la paix. Les dons viennent de Celui qui est monté en haut, qui a vaincu Satan et l’a emmené captif, de manière à transformer ceux qui avaient été les captifs de Satan en instruments de son propre service en puissance, pour rassembler et perfectionner les saints. En même temps Celui qui est monté est Celui qui était d’abord descendu dans les parties inférieures de la terre, afin qu’il remplît toutes choses. La mesure, à laquelle les saints doivent être amenés, est celle de la stature de la plénitude du Christ lui-même ; le corps étant bien ajusté et lié ensemble par chaque jointure pour l’accroissement et l’édification de ce corps. À travers tout cela, cependant, le premier but de l’apôtre est individuel.

Viennent ensuite des exhortations rattachées au nouvel homme, créé selon Dieu en justice et en vraie sainteté. Le nouvel homme seul a affaire avec la justice et la sainteté ; aussi, ils doivent être les imitateurs de Dieu, et agir comme le Christ a agi lui-même dans l’amour — Lui, la parfaite expression de Dieu — le nouvel homme. De plus, dans ce nouvel homme, ils sont lumière au Seigneur : et la mesure de leur marche et de leurs œuvres est la lumière elle-même, dont le Christ, s’ils sont réveillés, est pour eux le parfait resplendissement. C’est pourquoi ils doivent être sages au milieu de ce monde.

En traitant des devoirs relatifs à diverses positions, Paul parle de la relation de l’Église avec Christ, fondée sur l’œuvre de son amour. D’abord, Il s’est donné lui-même pour elle ; ensuite, il la sanctifie et la purifie par la Parole ; enfin, il se la présentera à lui-même glorieuse, n’ayant ni tache, ni ride, ni rien de semblable. Il y a deux choses à remarquer ici : 1°, que, dans l’analogie avec Adam et Eve, Christ est mis à la place et d’Adam et de Dieu ; 2°, l’intime connexion entre l’opération actuelle de Christ et la gloire : Il sanctifie et purifie l’Église, afin qu’il puisse se la présenter. Puis, non-seulement l’Église est l’épouse de Christ, mais encore, en analogie avec Ève, elle est présentée comme son corps, et Christ est considéré comme la nourrissant et la chérissant, de même qu’un homme nourrit et chérit sa propre chair.

À la fin de cette épître, les chrétiens sont exhortés à revêtir l’armure complète de Dieu, à se fortifier ainsi dans la puissance de sa force, et à combattre dans une entière dépendance de Lui.


L’ÉPÎTRE AUX PHILIPPIENS

expose l’expérience chrétienne ; le péché et la chair n’y sont mentionnés qu’en rapport avec le rejet de la justice dans la chair. C’est un homme au-dessus de tout ce dont il a à parler dans ce monde. Mais le chapitre II parle spécialement d’un caractère charitable et obéissant, en harmonie avec Christ venu ici-bas et obéissant jusqu’à la mort, en contraste avec le premier homme. Au chapitre III, nous avons l’énergie de la vie divine, regardant à Christ glorifié comme à l’objet, à l’état duquel l’apôtre doit atteindre. Il est, à tous égards, au-dessus des circonstances : ses liens n’ont servi qu’aux progrès de l’évangile : si Christ est prêché par un esprit de contention, il s’en réjouit, et tout cela lui tournera à salut. Dans toute cette épître, le salut est l’obtention du dernier résultat en gloire, et c’est là la force du mot « Sauveur » au chap. III, 20. La vie et la mort sont l’une et l’autre si bénies, que le moi disparaît, parce que Paul ne peut avoir aucune préférence à cet égard, quoique, en soi, déloger pour être avec Christ soit de beaucoup meilleur. Il prononce dans ce débat en faveur de la vie, parce qu’il est assuré que, s’il vit encore, ce sera pour le bien de l’Église. Pour lui, vivre, c’est Christ. Toutes choses sont une perte ou des ordures à cause de l’excellence de la connaissance du Christ : et il ne fait plus qu’une chose : tendre avec effort vers la gloire. Quoique enchaîné depuis quatre ans avec un soldat, il sait ce que c’est que de se réjouir toujours dans le Seigneur et de ne s’inquiéter de rien. La paix de Dieu garde son cœur, de manière qu’il est enseigné à tous égards, tant à être rassasié qu’à avoir faim, tant à être dans l’abondance qu’à être dans les privations : il peut toutes choses en Christ qui le fortifie. Aussi compte-t-il sur son Dieu pour qu’il bénisse les Philippiens.


ÉPÎTRE AUX COLOSSIENS.

Il semble que les Colossiens ne retenaient pas fermement la Tête ; aussi dans cette épître la gloire personnelle de la Tête est abondamment exposée ; mais l’espérance est dans les cieux, où l’on ne voit pas les saints assis. La vie de l’homme nouveau est spécialement présentée, là où, dans les Éphésiens, c’eût été l’Esprit, lequel n’est mentionné ici, que dans un seul passage : « votre amour dans l’Esprit » (I, 8).

En premier lieu, après la prière de l’apôtre, dans laquelle il demande pour eux une marche digne du Seigneur Lui-même, et selon la puissance de sa gloire, et où ils sont envisagés comme étant capables de participer à l’héritage des saints dans la lumière, — nous avons la double primauté de Christ : sur la création et sur le corps, en même temps que sa gloire divine à trois égards. Il est l’image du Dieu invisible ; toutes choses subsistent par Lui ; et toute la plénitude s’est plu à habiter en Lui. Vous avez ensuite la double réconciliation : de la création, encore à venir, et des saints, déjà accomplie. Et aussi, le double ministère de Paul : de l’évangile, à toute créature sous le ciel ; et de l’Église, quant au mystère caché jusqu’alors, et accompli parmi les nations : Christ étant en eux, l’espérance de la gloire.

Au chap. II, les Colossiens sont prémunis contre la philosophie et l’esprit des ordonnances, erreurs qui les dépouillent de leurs priviléges et les séparent de la Tête, en qui toute plénitude habite et en qui ils sont accomplis. Les puissances hostiles ayant été vaincues par Christ, les croyants sont morts et ressuscités, de manière à n’avoir plus affaire à des ordonnances dans la chair. Comme cette liberté est fondée sur le fait, qu’ils sont morts en Christ, de même tout l’ensemble de la vie chrétienne est fondée sur le fait, qu’ils sont ressuscités avec Christ, lequel est leur vie, et à la condition duquel ils sont indissolublement associés, de sorte que Christ est tout en tous, et que tout ce qu’ils font, ils doivent le faire au nom du Seigneur Jésus.


PREMIÈRE ÉPÎTRE AUX THESSALONICIENS.

Ici, comme règle générale, nous avons la venue du Seigneur pour la bénédiction des saints, et, dans la seconde épître, pour le jugement des infidèles. Dans la première, les saints sont associés avec le Père, le seul Dieu vivant et vrai, en contraste avec les faux dieux, auxquels ils étaient accoutumés. Ils ont été convertis et, par leur foi, ils sont en témoignage à tout le monde, qu’ils ont été convertis pour servir le Dieu vivant et vrai et pour attendre son Fils des cieux. Ceux qui formaient l’ancien peuple du vrai Dieu sont présentés comme en hostilité contre l’Évangile qui révèle le Père et la grâce envers les Gentils. Dans le deuxième chapitre, la venue du Seigneur Jésus est liée à la joie et à la couronne de l’apôtre dans les saints, pour lesquels il avait été en bénédiction ; au chap. III, à la sainteté devant le Père, à l’arrivée du Seigneur Jésus-Christ avec tous ses saints, et au chap. IV, à la pleine exposition de l’enlèvement de l’Église à la rencontre du Seigneur. Les versets 15-18 doivent être mis entre parenthése, le verset 14 se rattachant au chap. V, 1, où, au caractère de la venue de Christ pour les saints, est opposée sa venue pour le monde. Puis, après diverses courtes exhortations, ils doivent s’attendre à Dieu pour être gardés jusqu’à ce qu’il vienne.


SECONDE ÉPÎTRE AUX THESSALONICIENS.

Dans 2 Thessaloniciens nous avons, d’abord, les saints mis au clair relativement à la confusion dans la quelle ils étaient tombés, en s’imaginant que les terribles persécutions qu’ils enduraient étaient le jour du Seigneur, attendu que, dans ce jour, ils auraient du relâche, et les méchants seraient dans la tribulation. Au chapitre II, l’apôtre en appelle à la venue du Christ et à leur rassemblement auprès de Lui, comme démontrant que le jour ne pouvait pas être là ; puis il montre quel développement la méchanceté prendrait sur la terre avant que ce jour arrive, et met cela en contraste avec leur état. Dans le dernier chapitre, il demande leurs prières et leur adresse diverses exhortations. Leur état était très vivant dans la première lettre ; et vous avez dans 1 Thess. I, 3, le tableau complet du caractère de la condition et du service du chrétien.

LA PREMIÈRE ÉPÎTRE À TIMOTHÉE

nous donne l’ordre de l’Église dans son état normal ; la deuxième, le sentier de la foi quand l’Église est dans un état anormal — ou dans le désordre. En 1 Tim. III, 15, vous avez le principe de la conduite de Timothée. Ces épîtres et celle à Tite ne sont pas adressées à des églises et ne devaient pas non plus être communiquées aux églises comme telles (l’Église de Dieu les possède, ce qui est tout autre chose), quoique les directions qu’elles contiennent pour la conduite des chrétiens individuellement soit d’une obligation perpétuelle.


DEUXIÈME ÉPÎTRE À TIMOTHÉE

Ici, Paul se voit arrivé au terme de sa carrière, mais malgré cela, et quoique l’Église soit entièrement dans le désordre, il n’est point d’épître dans laquelle il insiste autant sur le courage inébranlable et sur l’énergie des saints, en les exhortant à endurer les afflictions de l’Évangile selon la puissance de Dieu ; mais nous voyons son esprit scinder l’assemblée extérieure et le corps de Christ, et reconnaître la piété et le dévouement là où il les trouve. Les vers 18-22 du chap. II indiquent le ton de l’instruction. Quant à l’état de l’Église, la foi de quelques-uns étant renversée, il renvoie, d’abord, au solide fondement de Dieu, le Seigneur connaissant ceux qui sont siens ; ensuite, à la responsabilité individuelle : « quiconque prononce le nom du Seigneur doit se retirer de l’iniquité ! » Puis quant à ce qui regarde l’assemblée, il prend la grande maison comme ayant de l’analogie avec elle, et il montre que là il y a des vases à déshonneur et qu’il faut s’en purifier pour être un vase à honneur ; et poursuivre la justice etc. avec ceux qui invoquent d’un cœur pur le Seigneur (ce qui caractérise ceux qui sont réellement saints) et se joindre à eux. Après cela, l’apôtre annonce des temps fâcheux dans les derniers jours, une forme de piété, en en reniant la force ; et, outre son autorité personnelle, il s’appuie, pour exhorter, sur les Écritures connues, telles qu’un enfant peut les lire, et il affirme qu’elles sont suffisantes pour nous rendre sages à salut, par la foi qui est dans le Christ Jésus ; en outre, que tout ce qui a droit à ce nom, étant donné par l’inspiration de Dieu, est tout à fait propre à rendre l’homme de Dieu parfait et parfaitement accompli pour toute bonne œuvre.


ÉPÎTRE À TITE.

Timothée avait été laissé pour veiller sur la doctrine, et il reçoit des directions de l’apôtre quant à l’ordre dans l’Église. Tite avait été laissé pour mettre en bon ordre les choses qui restaient à régler, et pour établir des anciens, et l’ensemble des directions qu’il reçoit a rapport à la saine doctrine. Nous avons une exposition complète de ce qu’on pourrait appeler le système chrétien au chapitre II, 11-14 ; et au chap. III, des exhortations à la patience et à la douceur envers tous, fondées sur le sentiment de la grâce qui nous a été accordée.

Dans ces trois épîtres, Dieu prend spécialement le caractère de Dieu Sauveur, et même, dans un passage, pour tous les hommes.


L’ÉPÎTRE À PHILÉMON

selon le mode de l’esprit apostolique de grâce, entre dans des détails de convenance de conduite, qu’elle ne fait pas proprement reposer sur de grands principes de doctrine. Laissant le monde où il est, avec toutes ses autorités reconnues, elle conduit le chrétien à agir comme la lumière de la grâce eu égard aux relations, dans lesquelles il peut avoir été amené par le monde.


L’ÉPITRE AUX HÉBREUX,

se fondant sur la personne de Christ dans sa nature divine et sa nature humaine, donne à la Parole l’autorité personnelle de communication divine, et toutes les sympathies humaines pour l’exercice de la sacrificature en haut ; et ainsi elle lie avec le ciel les saints marchant sur la terre, sans les considérer comme le corps de Christ en union avec leur Chef. Ainsi encore, elle met de côté tout l’ancien Judaïsme et le remplace par un appel céleste actuel, tout en posant la base d’une introduction postérieure d’Israël par la nouvelle alliance. Dans ce point de vue, elle présente tout, dans le christianisme, en contraste, quoique par voie de comparaison, d’analogie et de certaine connexité, avec ce qui a précédé. La connexité, toutefois, ne s’applique qu’à la première partie, soit à la Parole communiquée, parce qu’elle regarde Christ, comme étant cela, sur la terre.

Au chap. I, nous avons le fondement de l’autorité de la Parole communiquée, dans la divinité de Christ. Ce sujet est continué au chap. III, en y ajoutant l’autorité de Christ comme Fils sur sa propre maison, en contraste avec Moïse, — et cela jusqu’au chapitre IV, 13, avec la promesse du repos pour le peuple de Dieu. Le chap. II pose le fondement de la domination future et de la sacrificature actuelle, dans la nature humaine de Christ ; sujet qui est continué dès le chap. IV, 17, et dont la gloire est exposée au chap. V, quant à la personne et à l’office de Christ. Ensuite l’apôtre insiste sur l’impossibilité, en conséquence, de retourner aux éléments juifs, d’après ce principe que, si l’on abandonnait les choses célestes chrétiennes, il n’y aurait aucun moyen d’être ramené par aucune autre puissance ; et que, de ces éléments, ils devaient tendre en avant vers la perfection, Dieu les y ayant encouragés en leur déclarant l’immutabilité de son conseil envers les héritiers de la promesse, par sa parole et par son serment, nous fortifiant ainsi, nous qui regardons au dedans du voile, où Christ est entré pour nous comme précurseur, étant devenu souverain sacrificateur pour toujours, selon l’ordre de Melchisédec.

Le caractère de Melchisédec implique nécessairement la mise de côté de tout le système de la loi ; la sacrificature elle-même étant changée, puisqu’elle passe d’hommes mortels au Fils vivant à toujours ; voilà la sacrificature qui nous convient, celle d’un Être saint, innocent, sans tache, séparé des pécheurs et élevé plus haut que les cieux.

Au chap. VIII, notre souverain sacrificateur étant assis à la droite du trône de la Majesté dans les cieux, ministre des lieux saints et du vrai tabernacle, il faut que des dons et des sacrifices soient offerts ; mais avant d’en venir aux offrandes, l’épître traite du changement de l’alliance, sur lequel ce ministère est fondé, vu qu’Il en est le médiateur. Or, pour le meilleur et céleste tabernacle, nous devons avoir de meilleurs sacrifices à offrir. Mais dans le tabernacle lui-même, il y avait une différence. Le voile était intact dans le ta bernacle juif, tel qu’il avait été jadis établi ; mais maintenant le voile est déchiré, l’Esprit saint indiquant par là que, tant que le premier tabernacle avait encore sa place, le chemin des lieux saints n’était pas encore ou vert. Remarquez ici que, aux versets 16 et 17 du chap. IX seulement, le mot διαθήκῃ a le sens de testament ; dans tout le reste du passage, il doit être rendu par alliance. Non-seulement le sang de Christ purifie la conscience des péchés, mais encore il purifie la scène tout entière des relations de la créature avec Dieu.

Le contraste qui vient après est celui-ci : que Jésus Christ n’a pas à s’offrir lui-même plusieurs fois pour entrer dans le tabernacle céleste, car, dans ce cas, il aurait fallu qu’il souffrît plusieurs fois ; mais, à la fin de toutes les voies de Dieu pour mettre le monde à l’épreuve, Il a été manifesté une fois pour l’abolition du péché par le sacrifice de lui-même. Puis l’apôtre met en contraste le lot de l’homme, sujet à la mort et au jugement, et Christ, comme ayant été offert une fois pour porter les péchés de plusieurs, et devant venir une seconde fois, sans qu’il soit plus question de péché, à salut pour ceux qui l’attendent.

Puis il discute la question tout entière de ce sacrifice, déclarant que celui qui a été une fois purifié par lui n’a plus aucune conscience de péchés ; tandis que, dans les sacrifices répétés, il y avait un acte remémoratif de péchés. Après cela, il fait remonter l’origine de ce sacrifice à la volonté de Dieu, qui prépara un corps pour Christ, lequel s’offrit lui-même, volontairement aussi, pour l’accomplir, et qui, après l’avoir accompli, s’est assis pour toujours à la droite de Dieu ; au lieu d’être toujours debout comme les anciens souverains sacrificateurs, qui devaient offrir continuellement des sacrifices ; parce que, par une seule offrande, Jésus a rendu parfaits à perpétuité ceux qui sont sanctifiés. Le Saint-Esprit rend un divin témoignage à cette vérité, par cette déclaration : « Je ne me souviendrai plus de leurs péchés, ni de leurs iniquités. » Ainsi nous avons le bon plaisir de Dieu, l’œuvre de Christ et le témoignage du Saint-Esprit, pour nous donner la divine assurance d’une paix inaltérable. Là-dessus, l’apôtre exhorte les croyants à entrer dans les lieux saints, par le chemin nouveau et vivant du voile déchiré, et en pleine assurance de foi ; en les avertissant que, par la même raison, si le seul sacrifice est abandonné, il n’en reste point d’autre. Puis il leur rappelle qu’ils ont besoin de patience, mais que le Christ viendrait bientôt, et qu’en attendant ils doivent vivre de foi.

À ce propos, il leur fait voir que c’est par la foi que tous les saints hautement estimés parmi eux ont reçu un bon témoignage. Dans cette liste de la nuée de témoins, il commence par ce qui a rapport aux grands principes : la création, connue par la foi ; le sacrifice, offert par la foi pour obtenir la justice ; la marche avec Dieu par la foi dans la puissance de la vie ; le fait d’agir par la foi à la prophétie d’événements à venir. Nous avons ensuite deux grandes classes d’exemples de foi : la confiance en Dieu, l’attente patiente de la foi, et l’active énergie de la foi. Tous les exemples cités sont ceux de saints qui n’étaient pas dans le pays. Puis viennent divers cas de souffrances endurées par la foi, prouvant que le monde n’était pas digne de ceux qui les enduraient, et qu’ils moururent sans avoir reçu l’effet des promesses, Dieu ayant pourvu à quelque chose de meilleur pour nous, avant qu’ils pussent être rendus parfaits.

L’apôtre introduit ensuite Christ comme le dernier grand témoin, qui a vaincu et qui est assis à la droite de Dieu, où il a obtenu la gloire. Puis il montre que la souffrance a le caractère subsidiaire de la discipline paternelle, mais que, en même temps, ils sont venus à la grâce et non à la loi avec ses terreurs : en le faisant, il leur donne le résultat tout entier du millénium dans le ciel et sur la terre, comme ce à quoi ils étaient par venus par la foi. Il leur fait voir ensuite que tout ce qui a été fait sera ébranlé, et il insiste sur la nécessité pour eux de laisser le camp juif, c’est-à-dire le principe de connexion entre la religion et le monde, et de sortir vers Jésus en tant qu’il a été sacrifice pour le péché ; parce que, sur le principe d’un sacrifice pour le péché efficace, ils doivent être, ou dans le ciel où est le sang, ou hors du camp ou de la porte, où le sacrifice pour le péché était brûlé. Il termine par quelques exhortations.


L’ÉPÎTRE DE JACQUES.

Vous avez ici la loi parfaite de la liberté, appliquée à la marche chrétienne. Il faut de la patience, afin que la volonté propre n’agisse pas, et de la confiance en Dieu, pour obtenir la sagesse et la force. S’il y a du mal, il vient de l’homme ; — s’il y a du bien, il vient du Dieu immuable, qui, de sa propre volonté, nous a engendrés par la parole de vérité. Ensuite l’apôtre, comme il le fera encore plus loin, fait entendre de sérieuses dénonciations contre l’esprit du monde et l’amour des riches ses. Il parle de trois lois : la loi de Dieu, dont il dit, que celui qui la transgresse en un seul point est coupable à l’égard de tous ; — la loi royale : « tu aimeras ton prochain comme toi-même, » — et la loi de la liberté, par laquelle notre conduite doit être jugée, et selon laquelle la volonté de Dieu et la nouvelle nature que nous avons reçue de Lui coulent en harmonie dans le même canal. Une foi de tête seulement est traitée comme ne servant à rien ; la production d’œuvres est pour l’homme la pierre de touche d’une foi vivante. Mais les œuvres ne sont ici considérées que comme des œuvres de foi. Celles qui sont citées eussent été des crimes, si elles n’avaient pas été des œuvres de foi.

Il n’est pas parlé de la rédemption en Jacques, qui insiste, en revanche, sur la sujétion du moi, surtout en ce qui regarde la langue, à quoi se rattachent l’avertissement de ne pas être beaucoup de docteurs, et le vrai caractère de la sagesse d’en haut. Le fruit de la justice se sème dans la paix.

L’épître se termine par une exposition de la puissance de la prière de la foi. Elle est adressée aux douze tribus ; mais la foi en Christ et l’existence de l’assemblée y sont clairement reconnues, quoique la synagogue y soit mentionnée comme existant encore.


PREMIÈRE ÉPÎTRE DE PIERRE.

Les Épîtres de Pierre, tout en établissant la rédemption, traitent spécialement du gouvernement de Dieu : d’abord de son gouvernement en faveur des saints puis de son gouvernement dans le jugement des méchants. Les saints ne sont pas présentés comme ressuscités avec Christ, mais bien régénérés pour une espérance vivante par la résurrection de Jésus Christ, et poursuivant, comme étrangers, leur pèlerinage vers un héritage incorruptible, conservé dans les cieux pour eux, qui sont gardés par la puissance de Dieu par la foi, tout en attendant la révélation de Christ pour leur entière délivrance. Ils sont pourtant représentés com me recevant la fin de leur foi, le salut de leurs âmes. L’apôtre fait ressortir le progrès de la révélation de ce salut. D’abord, les prophètes, rendant par avance témoignage des souffrances de Christ et des gloires qui suivraient. Puis les mêmes choses proclamées dans l’évangile annoncé par le Saint-Esprit envoyé du ciel. Ensuite, la patience jusqu’à ce que la révélation de Jésus-Christ leur apporte cette grâce. « Espérez parfaitement en la grâce qui vous sera apportée à la révélation de Jésus-Christ. »

Sur ce terrain, ils sont appelés à marcher dans la sobriété, l’obéissance et la sainteté, d’après le double principe, que Celui qui les a appelés est saint, et qu’ils l’invoquent comme Père, qui juge, sans acception de personnes, selon l’œuvre de chacun. Cela est fondé sur la rédemption par le sang de Christ, et sur ce qu’ils ont été régénérés par la semence incorruptible de la Parole ; tandis que par Christ ils croient en Dieu, qui l’a ressuscité des morts et lui a donné gloire ; toute chair est comme l’herbe, mais la parole du Seigneur demeure éternellement.

Ceux à qui cette lettre est adressée sont le résidu d’Israël croyant et dispersé dans les diverses contrées de l’Asie mineure. Aussi les signale-t-il comme des pierres vivantes qui se sont approchées pour être édifiées sur la Pierre vivante, reconnue de Dieu et d’eux comme précieuse, tout en étant toujours une pierre d’achoppement et une pierre de scandale pour les Israélites désobéissants. Il leur applique ensuite Exode XIX et Osée II, 23, et les exhorte, en conséquence, à marcher sans reproche au milieu des Gentils qui médisaient d’eux, ce qui les forcerait à glorifier Dieu au jour de leur visitation. Après cela, il les exhorte à souffrir patiemment, vu que, comme Christ l’a fait, c’est la place du chrétien de faire le bien, de souffrir pour le bien et de l’endurer patiemment. Cela le conduit à rappeler de nouveau que Christ a porté nos péchés en son corps sur le bois, en rapport avec És. LIII. Puis, au milieu de diverses exhortations sur des détails de conduite, il fait allusion au gouvernement de Dieu qui nous garde dans la paix ; mais s’ils souffrent pour la justice, ils sont bienheureux : il ajoute admirablement que Christ, Lui, a souffert une fois pour les péchés, et que cela devrait suffire. S’ils souffraient en quelque manière, c’est pour la justice qu’ils devaient souffrir. Il montre ensuite que si Christ a été mis à mort dans la chair, ce doit être un motif de s’armer de cette même pensée, attendu que, dans la mort, il en avait fini avec le péché. Il les engage ensuite à tout faire sur le principe, que la capacité vient de Dieu, et comme étant à Dieu, soit dans les choses spirituelles, soit dans les choses ordinaires de la vie.

Puis il les encourage à souffrir l’opprobre pour le nom de Christ, ce qui est quelque chose de plus que de souffrir pour la justice. (C’est le seul passage où nous soyons appelés chrétiens ; en Act. VI, 26 et XXVI, 28, où ce mot se trouve, il n’a pas pour nous une application directe.) Ils doivent se réjouir en ce qu’ils ont part aux souffrances de Christ ; mais aussi avec la conviction que le temps est là, où le jugement doit commencer par la maison de Dieu. Viennent ensuite des exhortations aux anciens et aux jeunes gens, à s’humilier sous la main de Dieu, à être sobres, à veiller et à résister à Satan. Enfin l’apôtre les recommande au Dieu de toute grâce.


SECONDE ÉPÎTRE DE PIERRE.

Dans cette seconde lettre adressée aux mêmes personnes, qui ont reçu, non pas le Messie en gloire, mais une foi aussi précieuse que celle de l’apôtre, par la justice de Dieu, il montre que, au milieu du mal qui venait, la puissance divine avait donné tout ce qui était nécessaire la vie et à la piété, par la connaissance de Celui qui les avait appelés par gloire et par vertu. Il leur recommande ensuite d’apporter tout empressement à tout ce qui leur donnerait une entrée abondante dans le royaume éternel de Jésus-Christ, à tout ce sans quoi ils ne seraient que des chrétiens myopes. Il leur annonce qu’il doit, dans peu, déposer sa tente, et il leur écrit, afin que, après son départ, ils aient encore un témoignage de lui. Il leur apprend que la transfiguration a confirmé le témoignage prophétique du royaume qu’ils attendaient, et il affirme que toutes les Écritures tendent à un seul et même but, étant le fruit d’un même Esprit, et non pas de la volonté de l’homme.

Puis il les met en garde contre les faux docteurs, reniant l’autorité de Christ, et que plusieurs suivront ; tout en insistant sur leur méchanceté, il montre que Dieu peut délivrer le juste, et qu’il réserve les injustes pour le jour du jugement, afin qu’ils soient punis. Il trace le portrait de ceux-ci, qui consiste surtout à suivre la chair dans la passion de l’impureté et dans l’insubordination ; à quoi vient s’ajouter cet autre trait : qu’ils se moquent de la doctrine du retour du Seigneur. À ce sujet, il cite le déluge comme un jugement déjà exécuté, et le jour du Seigneur, dans lequel le jugement par le feu aura lieu et tout ce en quoi la nature s’est confiée disparaîtra ; il présente ce fait à venir comme un pressant motif à la sainteté pour les saints.


LA PREMIÈRE ÉPÎTRE DE JEAN

nous présente surtout la vie divine dans la personne de Christ, mais communiquée aux croyants, et les traits qui servent à prouver que la vie est là. Il parle d’abord de cette vie, telle qu’il l’a connue en Christ sur la terre, et comme étant le moyen de communion avec le Père et avec le Fils, afin que notre joie soit accomplie. Mais Celui qui était et qui est cette vie a donné, ou mieux, a été l’absolue révélation de Dieu comme lumière, en sorte que nous sommes placés ici-bas pour marcher dans la lumière comme Dieu est dans la lumière, le sang de Christ nous purifiant pour que nous puissions le faire ; et ainsi nous avons communion les uns avec les autres. Mais la lumière nous montre tout péché qui est en nous. En outre, l’intervention de Christ, notre avocat auprès du Père, fondée sur ce qu’il est le Juste et la propitiation pour nos péchés, est présentée comme le moyen de nous amener à la communion dans la lumière, quand nous avons péché par faiblesse dans notre marche ici-bas.

L’obéissance aux commandements de Christ, ou la justice pratique, et l’amour pour les frères, sont ensuite mentionnés comme preuve de la possession de cette vie. Avant de développer ce sujet, l’apôtre indique pourquoi il écrit aux saints : c’est qu’ils sont tous pardonnés, c’est que même les petits enfants en Christ ont l’Esprit d’adoption.

Il divise les chrétiens en trois classes : les pères, les jeunes gens, et les enfants. Deux fois il répète cette classification. Les pères n’ont qu’un trait qui les distingue : ils connaissent Celui qui est dès le commencement. Les jeunes gens sont forts, ils sont dans le combat, ils ont vaincu le méchant, la Parole de Dieu demeurant en eux. Ils sont avertis de ne pas aimer le monde. Les petits enfants, tout en connaissant le Père, sont, la seconde fois, soigneusement prémunis contre les séducteurs ; mais leur propre compétence comme ayant le Saint-Esprit et leur responsabilité de porter un jugement, leur sont présentées avec force.

L’apôtre leur rappelle ensuite qu’ils sont déjà fils, c’est-à-dire qu’ils ont le même nom que Christ, connaissant qu’ils seront semblables à Lui quand Il paraîtra et, en conséquence, se purifiant comme Lui est pur. L’antagonisme de la nouvelle nature et du péché est alors clairement exposé, le péché étant l’iniquité, ou plutôt une marche sans loi (non pas : la transgression de la loi, ce qui serait en contradiction avec Rom, V, 13). Cette nouvelle nature se montre par la justice pratique et par l’amour des frères. En outre, celui qui est obéissant demeure en Dieu et Dieu en lui ; et par ceci nous savons que Dieu demeure en nous, savoir par l’Esprit qu’il nous a donné.

Après cela, Jean donne des directions pour discerner les mauvais esprits, en indiquant pour pierre de touche la confession de Jésus-Christ venu en chair ; mais ayant parlé du Saint-Esprit en rapport avec la nouvelle nature, il montre que cette nouvelle nature est une communication de la nature divine qui est amour ; en conséquence, celui qui aime est né de Dieu et connaît Dieu, car Dieu est amour.

Cet amour se manifeste de trois manières : D’abord, pour nous, en ce que Dieu a envoyé son Fils unique, afin que nous vivions par Lui, et pour être la propitiation pour nos péchés. En second lieu, en ce que, si nous demeurons dans l’amour, nous demeurons en Dieu et Dieu demeure en nous, Dieu nous ayant donné de son Esprit, et ainsi son amour est accompli en nous. Cela est vrai de tout homme qui confesse sincèrement que Jésus est le Fils de Dieu. En troisième lieu, en ce que l’amour de Dieu est consommé avec nous, de manière à nous donner toute assurance au jour du juge ment, parce que, Christ étant notre vie, et l’Esprit de Dieu habitant en nous, comme Christ est, nous sommes, nous aussi, dans ce monde. Nous aimons Dieu, parce qu’il nous a aimés le premier, et s’il en est vraiment ainsi, nous aimons les frères comme Dieu nous l’a commandé.

Ce terme de « frères » comprend tous ceux qui sont nés de Dieu ; mais la sincérité de cet amour pour les frères a pour pierre de touche l’amour pour Dieu, le quel est démontré par l’observation de ses commandements. À cet effet, la foi est victorieuse du monde.

Vient ensuite la déclaration que la vie éternelle nous est donnée, et que cette vie est dans le Fils, en sorte que celui qui a le Fils a la vie. Il y a trois témoins de ce fait, que la vie est en Christ, et non dans le premier Adam : l’Esprit, l’eau et le sang : l’eau et le sang sortant du côté de Christ mort, et le Saint-Esprit est donné en conséquence de son ascension. Cela nous donne de la confiance pour demander tout ce qui est de Dieu, et aussi pour prier en faveur d’un frère qui a péché, pourvu qu’il ne s’agisse pas d’un péché à mort. La nouvelle nature que nous avons reçue ne peut pécher ; et celui qui la possède se garde lui-même, et le méchant ne le touche pas. Enfin, il y a une distinction absolue entre les chrétiens et le monde. « Nous savons que nous sommes de Dieu, et que le monde entier gît dans le mal. » De plus, nous connaissons Celui qui est le véritable, et nous sommes dans le véritable, savoir dans son Fils Jésus-Christ ; il est le Dieu véritable et la vie éternelle.


LA DEUXIÈME ÉPÎTRE DE JEAN

insiste sur trois points : que l’amour doit être gouverné par la vérité ; quiconque ne demeure pas dans la doctrine de Christ n’a pas Dieu, et que celui qui apporte une doctrine, contraire à Christ, ne doit pas être reçu dans la maison, ni même salué. Une femme chrétienne était compétente pour cela.

La doctrine d’une récompense pour l’ouvrier en conséquence de la persévérance de ceux qui sont le fruit de son travail, est exposée au verset 8 de cette épître, tout comme au verset 28 du IIme chapitre de la première épître.


LA TROISIÈME ÉPÎTRE DE JEAN,

en revanche, insiste sur le devoir de bien accueillir ceux qui vont prêcher la vérité : l’épître reprend et condamne l’opposition sectaire d’une autorité locale et loue Gaïus, comme coopérant avec la vérité elle même.


L’ÉPÎTRE DE JUDE,

ayant beaucoup d’analogie avec 2 Pierre II, se rapporte, cependant, à un tout autre principe. Pierre parle de méchanceté, Jude, de l’abandon du premier état ou de l’apostasie. Il en suit les traces dans le système chrétien depuis l’intrusion de faux frères jusqu’au jugement exécuté par Christ à son retour, et il déclare que les objets de ce jugement sont les mêmes individus que ceux dont il signale la dépravation. En même temps, il indique différents caractères du mal en Caïn, Balaam et Coré : l’éloignement naturel de Dieu, la corruption ecclésiastique ou la prédication de l’erreur pour un salaire, et, finalement, la rébellion ouverte. La dissolution et l’insubordination sont de nouveau signalées comme leurs grands principes. Les saints sont exhortés à s’édifier eux-mêmes sur leur très-sainte foi, en priant dans la puissance de l’Esprit-Saint, à se conserver dans l’amour de Dieu, en attendant la miséricorde de notre Seigneur Jésus-Christ pour la vie éternelle. Ils doivent faire une différence entre les personnes entraînées au mal, et celles qui sont souillées qu’il faut sauver avec crainte. Malgré tout le mal, il voit les saints gardés de chute, et présentés irréprochables devant la gloire de Dieu, avec abondance de joie, car Dieu est puissant pour le faire.


L’APOCALYPSE.

Le livre de l’Apocalypse est la reprise du témoignage de l’Esprit aux relations de Dieu avec la terre. L’Église, en tant que témoignage sur la terre, est d’abord contemplée et passée en revue dans ses diverses phases, puis les saints de la vocation céleste ne sont plus vus que dans le ciel ; les préparatifs opérés pour l’introduction du premier-né dans le monde ; les jugements de Dieu passent devant nos yeux dans une vision prophétique ; après quoi, le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs lui-même est introduit, accompagné des saints célestes, pour exécuter le jugement et pour établir le royaume qui ne sera jamais ébranlé. Au commencement et à la fin, nous avons les pensées et les sentiments des saints, auxquels la communication de la révélation est faite. Au commencement, en regardant en arrière à la part qu’ils ont à ce qui a pesé le fondement des droits du Christ ; à la fin, en considérant leur portion avec le Christ lui-même, en regardant en avant à la gloire et à ce qu’ils possèdent en attendant — à ce dont la gloire leur donne conscience. La première de ces positions se rapporte à la croix et à son importance pour eux (ce qui amène le jugement sur le monde) ; et la seconde, à la gloire du Christ et à ses conséquences actuelles.

Le premier chapitre présente Dieu comme suprême et éternel, le Saint-Esprit dans ses attributs d’administration divine, et le Christ dans la gloire où Il est en rapport avec la terre. Il vient. Puis il est vu comme Celui qui attire l’attention de Jean, dans une attitude non pas de service, mais de jugement, au milieu des sept chandeliers, siége de la lumière dans le monde, en jugeant leur état. Nous voyons une personne divine, mais le Fils de l’homme, ayant dans sa main une autorité subordonnée, représentative : des étoiles, anges des assemblées. Ce sont là les choses vues et les choses qui sont. Nous avons ensuite l’histoire de l’Église : d’abord, dans son état ecclésiastique — les quatre premières assemblées ; puis, dans un état exempt des grossières corruptions qui s’étaient introduites, où les assemblées ont affaire avec la question de la fidélité personnelle au Christ. Dans les quatre premières, l’abandon du premier amour, la persécution, le monde comme étant le lieu où l’assemblée habite, et de faux docteurs séduisant les saints ; leur corruption établie là et, ainsi, les saints devant attendre la venue du Christ. Il leur est présenté dans ses attributs célestes et invisibles, et le royaume visible leur est aussi donné. Sur ses traits est donné le caractère du Christ comme marchant au milieu des chandeliers et c’est là-dessus que sont basés les avertissements et les promesses.

Dans les trois dernières épîtres, il y a des traits nouveaux, sauf les sept étoiles, mais il n’est pas dit qu’Il les tient dans sa main ; et tous ces traits se rapportent à la venue du Seigneur — plus ou moins — qui est présentée comme un avertissement ou une promesse dans les deux premières. La dernière n’est pas jugée comme Thyatire, mais vomie de la bouche du Seigneur. Alors la vision monte au ciel, et le jugement du monde procède de là. Les saints sont vus sur des trônes et couronnés dans le ciel. Le trône de jugement de Dieu y est dressé ; des ministres de son gouvernement proclament sa gloire et les saints adorent.

C’est là que l’Agneau apparaît ; son droit à ouvrir le livre des voies de Dieu est reconnu et sa gloire est célébrée. Les anges sont vus pour la première fois, se tenant autour du trône. Remarquez que ce sont toujours les anciens qui expriment les motifs de l’adoration. Alors l’Agneau ouvre les sceaux, qui nous offrent l’histoire providentielle des voies de Dieu dans la terre romaine occidentale. Puis les martyrs sont vus et crient pour le jugement, et il y a une subversion universelle des puissances qui subsistent, en sorte que les hommes sont alarmés comme si le jour du Seigneur était venu.

Le résidu d’Israël est scellé pour être préservé ; la multitude des Gentils qui doit être épargnée est reconnue.

Les trompettes amènent les quatre premiers jugements spécifiques, dans la terre romaine occidentale, sur toute prospérité et puissance terrestres. Les deux suivants sont des jugements sur les hommes, dont la portion est sur la terre, mais dans l’Orient. Puis vient une parenthèse pour montrer la connexité de la grande bête ou empire occidental avec l’Orient, et le témoignage donné là avant la fin de la période de la seconde trompette de malheur ; ensuite la septième trompette sonne et clôt toute la scène.

Une nouvelle vision de dispensations spéciales s’ouvre alors, elle est plus en rapport avec l’état religieux des hommes ; aussi les Juifs sont tout d’abord mis en scène.

Le peuple Juif est vu tel que le ciel le voit dans les conseils et les décrets de Dieu. Ainsi, il y a un Fils qui doit naître et gouverner toutes les nations avec une verge de fer — le Christ ; et, je n’en doute pas, l’Église tout entière unie à Lui. Mais ce Fils est enlevé de devant le dragon dans le ciel et vers le trône de Dieu ; et la femme — le peuple juif en détresse au dernier jour — s’enfuit loin de la persécution, trois ans et demi, dans le désert. C’est ainsi que les grands éléments de toute la scène nous sont exposés. Cela nous est ensuite présenté historiquement. Satan est précipité sur la terre, étant en grande fureur ; son temps, il le sait, est court ; sa carrière dans le ciel est terminée ; l’accusation des saints qui sont sur la terre est finie ; mais il persécute les Juifs qui, comme nous l’avons vu, s’enfuient ; alors il se tourne contre les témoins qui sont parmi eux. Puis les agents terrestres apparais sent ; la bête à sept têtes et à dix cornes reçoit son pouvoir de Satan pour 1260 jours, elle blasphème tout ce qui est céleste et persécute les saints ; une seconde bête, dans les caractères prophétique et royal de Messie, favorise et exerce le pouvoir de la première, qu’elle fait adorer par le monde, en opérant des miracles et en donnant la respiration à l’image qu’elle a fait faire à cette première bête.

Après cela, nous avons le résidu qui souffre comme le Christ — le témoignage, les jugements et les avertissements de Dieu ; et finalement le jugement de la terre, et la destruction du Méchant par le Fils de l’homme. Cela clôt cette vision. Un autre signe, non pas synchronique, ni consécutif, vient ensuite. Il atteint jusqu’à la troisième chose signalée dans le chapitre précédant.

Ici, les saints sont considérés en repos pendant le temps de la tribulation. La mer de verre est mêlée de feu. Puis les coupes sont versées sur la terre et frappent surtout le royaume de la bête et ceux qui y habitent. Ensuite tous les rois de la terre sont rassemblés, car les coups aigrissent leur orgueil et ne les corrigent pas ; et le dernier jugement de Dieu est exécuté sur Babylone même, celui de la bête étant réservé à l’Agneau. Cela donne lieu à une description de ce qu’elle est, comment elle est assise sur la bête et corrompt toutes les nations ; mais ensuite plus amplement de la bête elle-même et de ses cornes, auxquelles le jugement est aussi réservé. L’Agneau les vaincra. Babylone est Rome. Quand Babylone est jugée, les noces de l’Agneau ont lieu, car il sort alors de sa retraite céleste pour être révélé à la terre (l’enlèvement de l’Église, appartenant à la révélation de l’Église, ne pouvait pas entrer dans l’Apocalypse, quoique nous y voyions les saints dans le ciel). Le Christ donc sort comme Roi des rois et Seigneur des seigneurs, comme la Parole de Dieu en jugement : les saints, revêtus de justice, l’accompagnent. La bête est prise, ainsi que le faux prophète, et ils sont jetés dans le lac de feu (la seconde bête est maintenant le faux prophète — étant avec la Bête, son caractère royal a disparu) ; le reste est tué. C’est le jugement de puissance et de guerre. En même temps, Satan est lié et enfermé dans l’abîme pour mille ans. Suit une session de jugement qui durera. Ils sont sur des trônes, car c’est ici un jugement royal, et le jugement leur est donné, savoir à tous les saints célestes. C’est la première résurrection — puis la seconde, dans laquelle les morts sont amenés pour être jugés, non pour la vie, non pour juger. Ensuite le ciel et la terre s’enfuient, la mort et le hadès sont détruits et Dieu est tout en tous dans les nouveaux cieux et la nouvelle terre.

Ici, l’Esprit revient en arrière pour donner une description de la céleste Jérusalem (comme il en avait donné une de Babylone et de ses relations avec la terre) durant le millénium. Après des avertissements à ceux qui vivent dans le temps du livre et à tous, le Christ se présente de nouveau comme Celui qui a donné cette révélation. Cela réveille dans l’épouse, avec laquelle est l’Esprit, le désir de sa venue ; et tout l’ensemble de sa position — envers le Christ, envers ceux qui entendent la Parole et envers les pécheurs — est vivement exprimé. Jean scelle de ses propres désirs ceux de l’Église, que Jésus vienne. La réintroduction du gouvernement de Dieu dans ce monde, en Christ, et la manifestation de la position relative de l’Église sont, dans ce livre, pleines d’intérêt.

Il ferme, dans ce sens, le canon des Écritures (ainsi entièrement complètes) par la doctrine de l’Église. Mais comme celle-ci devait encore exister et qu’elle était céleste — le jugement déjà révélé et le cours des dispensations dans ce monde (de la part de Dieu qui y conduit) sont confiés à l’Église pour clore le livre historiquement, comme l’Église le fermait doctrinalement, étant elle-même au-dessus du monde.

— FIN. —
  1. Quoique amplement montré comme étant Dieu, le Seigneur, dans cet évangile, depuis le chapitre I, 14, est toujours envisagé comme un homme, vivant sur la terre, et y manifestant le Père.