Dans le Lubéron/Novembre
Apparence
Dans le Lubéron
I.
NOVEMBRE.
Le vent, depuis trois jours, a grondé sur nos toits ;
Il redouble aujourd’hui comme un chœur d’anathème.
Novembre est de retour ; c’est bien lui, c’est sa voix.
O farouche saison, dis-moi pourquoi je t’aime !
L’épais brouillard s’accroît dans l’azur obscurci ;
À peine par instans s’y montre un soleil blême ;
Tout le ciel est en deuil, toute la terre aussi ;
O farouche saison, dis-moi pourquoi je t’aime ?
Les feuilles de nos bois pleuvent en tourbillons ;
Voici le sombre hiver, voici l’ennui suprême.
Demain tout sera nu, forêts, coteaux, sillons ;
O saison de malheur, dis-moi pourquoi je t’aime ?