Das Gewitter

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Das Gewitter
Traduction par des contributeurs de wikisource.
E.H. Schroeder (p. 410-411).

Das Gewitter.

Aïeule, grand-mère, mère et enfant,
Sont ensemble dans la salle étouffante ;
L’enfant joue, la mère se fait belle,
La grand-mère file, l’aïeule penchée
Est assise derrière le fourneau au chaud -
Mais que l’air souffle donc si lourd !

L’enfant parle : « demain est jour de fête,
Comme je vais jouer dans l’herbe de l’enclos,
Comme je vais sauter par monts et par vaux,
Comme je vais cueillir beaucoup de belles fleurs ;
Le pré, c’est lui que je préfère » -
Entendez-vous, comme gronde le tonnerre ?


La mère parle : « demain est jour de fête,
Alors nous aurons tous un joyeux banquet,
Et me voilà, préparant mon habit de fête ;
Dans la vie il y a des peines et des plaisirs,
Alors le soleil brille comme de l’or »-
Entendez-vous, comme gronde le tonnerre ?

Grand-mère parle : « demain est jour de fête,
Grand-mère n’a pas de jour de fête,
Elle cuit le repas, elle file les vêtements,
La vie est du souci, et tant de travail ;
Et tout cela doit bien être fait ! »-
Entendez-vous, comme gronde le tonnerre ?

L’aïeule parle : « demain est jour de fête,
J’aimerais mourir demain :
Je ne peux ni chanter, ni plaisanter,
Je ne peux ni veiller sur vous, ni travailler dur,
Que fais-je donc encore dans ce monde ? »-
Voyez-vous, comme la foudre tombe là-bas ?

Elles n’entendent pas, elles ne voient pas,
Et dans la salle tout s’enflamme en pleine lumière :
Aïeule, grand-mère, mère et enfant,
Sont touchées ensemble par ce rayon,
Un coup de tonnerre, et quatre vies disparaissent –
Et demain est jour de fête.

G Schwab.